Édition du 23 avril 2024

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Le Monde

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Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants du monde et qui a déjà recueilli plus d’un million de signatures en ligne, Greta Thunberg, Vanessa Nakate et trois autres jeunes militantes lancent cet avertissement : « « Trahison. »

Photo et article tirés de NPA 29

C’est ainsi que les jeunes du monde entier décrivent l’échec de nos gouvernements à réduire les émissions de carbone. Et ce n’est pas une surprise. (…) C’est le code rouge pour la Terre. Des millions de personnes souffriront alors que notre planète sera dévastée – un avenir terrifiant qui sera créé, ou évité, par les décisions que vous prenez  ».

L’indignation et la révolte qui grandissent face à cette « trahison » sont plus que légitimes, elles se sont exprimées dans les manifestations de ce week-end partout à travers le monde. Cette protestation indispensable ne se limite pas à une dénonciation, elle appelle un programme, une politique, capables de répondre à la catastrophe climatique en cours et plus généralement à l’impuissance, la déroute de la classe capitaliste qui apparaît plus que jamais au grand jour.

La COP 26 ne fait que confirmer cette incurie des gouvernants. Au-delà de leurs discours hypocrites qui se répètent de COP en COP, ils sont incapables de mettre en œuvre le moindre plan d’ensemble coordonné à l’échelle de la planète pour réduire les émissions de CO2. La réalité ce sont des tractations entre États à travers lesquelles chacun défend les intérêts de ses multinationales du nucléaire, du gaz, du charbon ou des énergies renouvelables, dans une cynique opération de greenwashing du capitalisme.

Ils voudraient faire croire que le marché, la concurrence, la course à la compétitivité pourraient permettre de prendre en compte l’intérêt collectif ou la préservation de l’environnement… quand il ne s’agit que d’un affrontement entre des multinationales concurrentes et les États à leur service dans une fuite en avant qui ne répond qu’à une logique de classe irresponsable d’accumulation de profits.

Le rebond de la pandémie en Chine, en Allemagne comme dans certains départements français est la conséquence de cette même irresponsabilité face à la crise sanitaire…

Les États ont été incapables de mettre en place une véritable politique de santé publique à l’échelle du monde. Pas question de lever les brevets sur les vaccins, pas question de réquisitionner les sites de production, là aussi la concurrence, les lois du marché, l’intérêt privé de quelques multinationales sont restés le seul cadre pour gérer la pandémie et l’occasion pour Big Pharma de fabuleux profits.

Le Cac40 bat des records, les profits et les grandes fortunes explosent, les spéculations aussi au détriment des populations

Alors que les manifestations catastrophiques de la crise climatique se multiplient, que la pandémie est loin d’être contrôlée, les fortunes des milliardaires les plus riches continuent de s’accroître…

Symbole de cette économie capitaliste de plus en plus parasitée par la finance, le Cac40 continue de s’envoler à la Bourse de Paris, dépassant ces derniers jours tous les records d’avant la pandémie. Selon « l’Observatoire des multinationales », toutes ces entreprises du Cac40 ont profité des aides publiques liées à la pandémie de Covid19, tout en supprimant près de 30 000 emplois en France et en versant près de 51 milliards d’euros à leurs actionnaires.

Ces records, qui alimentent les profits et les dividendes des plus grandes fortunes, sont en même temps responsables, du fait des spéculations sur les matières premières et l’énergie, d’une hausse des prix qui touche dramatiquement l’ensemble des populations.

Ces spéculations, l’envolée des prix, la course à la compétitivité et le flux tendu ont provoqué à l’échelle du monde une désorganisation des chaînes de production qui touche l’ensemble de l’économie mondiale, provoquant des pénuries qui aggravent la situation, révélant toute l’irrationalité du capitalisme du point de vue des intérêts de l’ensemble de la société.

Plus que jamais cette logique d’accumulation des profits qui est le moteur du capitalisme apparaît pour ce qu’elle est, une machine à drainer toutes les richesses pour une classe minoritaire dans une fuite en avant permanente qui rend le système instable et de plus en plus parasitaire, prédateur, accentuant l’exploitation sociale et le pillage des ressources naturelles…

Jusqu’à la prochaine crise financière, le krach inévitable tant l’envolée des profits, l’accumulation sans limite de capital, l’endettement généralisé des États rentrent en conflit avec l’économie, la production de biens réels nécessaires à la satisfaction des besoins humains.

Une faillite globale du capitalisme conséquence d’une logique de classe irresponsable

La pandémie comme la crise écologique ont été l’accélérateur de la débâcle de ce mode de production condamné qui soumet à sa logique d’accumulation du capital la production et l’échange de tout ce qui est vital pour l’ensemble de la société.

Toute la vie sociale est ainsi parasitée par les multinationales, paralysée par la soumission des États à leurs intérêts privés. Malgré tous les progrès de la science et de la technique, l’ensemble de l’humanité se retrouve dans l’incapacité d’agir en fonction de ses intérêts, condamnée à subir une course aux profits au détriment de l’intérêt collectif.

Deux logiques sociales s’opposent… la défense des intérêts d’une minorité qui accapare les richesses au nom de la propriété privée capitaliste, et celle des intérêts de ceux qui font tourner collectivement par leur travail la société et qui n’ont d’autres intérêts à défendre que ceux du plus grand nombre.

Les solutions pour faire face aux enjeux de la crise écologique globale comme à l’explosion des inégalités sociales se heurtent aux intérêts des multinationales, à la propriété capitaliste ainsi qu’aux frontières nationales et aux rivalités entre États.

La concurrence capitaliste accentue les tensions internationales qui alimentent la montée du militarisme

La mondialisation financière, arène d’une concurrence féroce entre les multinationales, a entraîné une exacerbation des tensions internationales et une montée du militarisme.

La globalisation de la concurrence capitaliste a déstabilisé tous les rapports internationaux et exacerbe les tensions entre puissances rivales, vieilles puissances impérialistes comme les États-Unis et l’Europe ou nouvelles puissances montantes comme la Chine.

Instabilité économique et financière, guerres commerciales pour accaparer richesses naturelles, matières premières et contrôler les routes commerciales ont entraîné la multiplication des conflits militaires locaux, un état de guerre permanent, une course aux armements suicidaire.

Alors que plus que jamais la coopération entre les peuples serait nécessaire pour mobiliser toutes les ressources scientifiques et techniques pour faire face aux enjeux de la crise écologique, cette montée du militarisme, comme ces frontières qui aujourd’hui se hérissent de murs et de barbelés sont une aberration, un gaspillage mortifère et une menace permanente contre les populations et la planète. (Extrait)

Bruno Bajou 7 novembre 2021
http://www.npa-dr.org/

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