Édition du 23 avril 2024

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Syndicalisme

Lettre ouverte au SPQ-Libre sur la candidature de PKP

Messieurs,

J’ai pris connaissance de votre position hier concernant la candidature de PKP comme candidat dans la circonscription de St-Jérôme. J’en suis encore stupéfiée. Oui je l’avoue, j’attendais avec impatience votre réaction. Pour être franche, je souhaitais ardemment que vous rétablissiez les faits. Je me disais, très naïvement que les propos de Marc Laviolette dimanche étaient certainement le résultat d’un débordement. Mais quelle ne fut pas ma déception hier soir de lire votre position officielle.

Dans les circonstances , la maxime « faute avouée est à moitié pardonnée » n’a pas sa place. Il ne s’agit pas ici de calmer la tempête, mais d’y mettre un terme. Que le SPQ-libre cautionne pour quelque raison que ce soit, y compris l’indépendance du Québec, la candidature de PKP, est une insulte à tous les travailleurs et travailleuses du Québec. Jamais le Québec n’aura connu de pire employeur. Pour reprendre une phrase maintenant célèbre , et fort coûteuse pour certains, car monsieur ne supporte pas la critique, il s’agit d’un employeur-voyou.

Lorsque pour votre seule défense vous invoquez fallacieusement « qu’il ne s’agit pas ici de négocier une convention collective avec monsieur Péladeau » je tiens tout de suite à vous rassurer. Étant moi-même conseillère syndicale à la Fédération Nationale des Communications de la CSN et ayant tenté de négocier de nombreuses conventions collectives pour Québécor, vous n’avez pas de soucis à vous faire, PKP ne négocie pas, il impose. Il refoule au pied du mur le droit le plus élémentaire des travailleurs et travailleuses, soit celui de négocier leurs conditions de travail. Il jette sans honte et sans scrupule des centaines de travailleurs et travailleuses à la rue. Ceci dit sans compter que Québécor impose depuis plusieurs années aux journalistes pigistes qu’ils cèdent, sans droit, tous leurs droits d’auteur. Que Québécor s’est retiré du Conseil de Presse, menaçant à coup de mises en demeure le Conseil, s’il avait le malheur de traiter une plainte contre un de ses médias.

Mais le plus scandaleux, c’est que vous acceptez, en moussant la candidature de PKP, que le PQ retire de sa plateforme son engagement à moderniser le Code du Travail. L’inscrire frileusement dans un communiqué de presse et trouver cela suffisant est indigne de tout syndicaliste. Camarade Laviolette, avez-vous oublié tous les travailleurs et travailleuses de Kronos, syndicat de votre fédération ? Que faites-vous de toutes vos déclarations théâtrales lors de nos Conseil Confédéraux ?

Alors votre beau principe de souveraineté ne tient plus. S’il faut faire l’indépendance du Québec, et j’en suis depuis que j’ai le droit de vote, qu’on le fasse avec des gens qui respectent les travailleurs et travailleuses. NON tout n’est pas permis pour justifier la fin. NON je ne veux pas d’un pays mené par des gens de cette espèce. Que vous dénonciez les gestes de PKP sans plus n’est pas suffisant, c’est même scandaleux lorsque l’on se prétend syndicaliste.

Alors je vous informe que le PQ vient de perdre un vote, le mien, et que Québec Solidaire reste le seul parti en qui je peux mettre ma confiance.

Francine Bousquet

Coordonnatrice

Fédération Nationale des Communications/C.S.N.

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