Édition du 23 avril 2024

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Négociations du secteur public

Négociation du personnel professionnel des collèges - Baisser les salaires est inacceptable, juge le SPGQ

QUÉBEC, le 4 déc. 2015 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce le dépôt patronal du 6 novembre sur les relativités salariales à l’intention des quelque 700 professionnels des collèges qu’il représente. Cette proposition équivaut à demander à la moitié de ces experts de l’enseignement supérieur de subir une baisse de salaire, variant entre 1 500 $ et 5 000 $ par an. « Cette offre injuste démontre tout le mépris du gouvernement envers l’enseignement supérieur et ses professionnels », condamne Richard Perron, président du SPGQ.

Pour ajouter l’injure à l’insulte, le gouvernement refuse jusqu’à présent de donner suite aux requêtes des professionnels des collèges pour les matières intersectorielles comme les relativités salariales, les salaires, les régimes de retraite, les disparités régionales et les droits parentaux. « Donnant d’une main des centaines de millions à Bombardier et aux médecins, le gouvernement veut prendre de l’autre main aux aides pédagogiques, aux conseillers à la vie étudiante, aux conseillers d’orientation et autres professionnels vitaux à l’essor des jeunes et au bon fonctionnement de l’enseignement supérieur », indique Richard Perron.

Depuis plusieurs mois, les professionnels des collèges demandent à l’employeur une table pour discuter en particulier des dossiers de relativité salariale. Or, tout en niant leur droit de parole sur les relativités salariales, le récent dépôt du Conseil du trésor ne propose rien de moins qu’une baisse de salaire pour la moitié des professionnels des collèges. « Diminuer leur condition salariale signifie un manque flagrant de considération pour leur travail, d’autant plus que les professionnels touchés sont parmi ceux qui offrent des services directs aux étudiants. Alors que le gouvernement peine à embaucher des experts en informatique dans les collèges comme ailleurs, les analystes voient aussi leur salaire sensiblement réduit », déplore le président du SPGQ.

Le SPGQ s’offusque en outre que les cégeps doivent absorber des compressions de 45 millions $, auxquelles s’ajoute une coupe de 20 millions $ annoncée l’automne dernier, sans oublier cinq compressions subies au cours des quatre dernières années, pour un total d’environ 150 millions $. De plus, le SPGQ ne digère toujours pas les propos du ministre de l’Éducation, François Blais, selon lesquels il serait « maladroit » d’injecter de nouvelles sommes en éducation avant de rétablir les finances publiques. Pendant ce temps, rien n’est fait pour améliorer l’aide aux étudiants, particulièrement ceux qui présentent des difficultés d’apprentissage ou vivent des situations de handicap, les maigres sommes tout récemment annoncées ne semblant pas inclure les collèges.

Rappelons que les professionnels des 16 collèges du Québec représentés par le SPGQ s’étaient prononcés le 6 octobre à plus de 85 % pour la grève, ce qui constitue un rejet catégorique de la position patronale qui incluait de nombreux reculs dans les conditions de travail. Le mandat de grève légale adopté par les membres est un mandat de 5 jours pouvant être pris de façon continue ou discontinue, en journées ou en demi-journées, dont trois jours ont déjà été utilisés. Les professionnels du Cégep de Thetford et du Collège Montmorency seront en grève, respectivement le 9 et le 10 décembre, afin de dénoncer les relativités salariales et leurs effets appauvrissants.

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