Édition du 23 avril 2024

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Pénuries, surcharges, attraction-rétention du personnel, violence - La CSQ et ses syndicats affiliés de la région du Bas-Saint-Laurent font le point sur leurs conditions de travail

RIVIÈRE-DU-LOUP, QC, le 24 mai 2023 - En marge de son conseil général, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses syndicats affiliés de la région du Bas-Saint-Laurent ont fait le point aujourd’hui sur les enjeux locaux en matière de pénurie de main-d’œuvre et de services à la population, entre autres.

À cette occasion, le président de la CSQ, Éric Gingras, a rappelé que l’attraction et la rétention du personnel sont au cœur des enjeux qui secouent nos réseaux publics - en éducation et au collégial, mais aussi en petite enfance. « Il faut améliorer les conditions d’exercice de celles et de ceux qui enseignent, éduquent, soutiennent, accompagnent, prennent soin, etc. Le message des membres que nous représentons est très clair : ils manquent d’air, de temps, de moyens, de soutien. Il faut être en mesure d’apporter des changements significatifs dans leur quotidien, et ça passe nécessairement par les négociations du secteur public en cours. »

Le président de la CSQ insiste : les enjeux de la pénurie de personnel ont des impacts sur l’ensemble du personnel des différents réseaux. « C’est un écosystème fragile. Si le gouvernement pense qu’il peut régler le problème en ciblant certaines catégories d’emploi au détriment d’autres, il se trompe. Il a ses priorités, certes, mais les membres sur le terrain ont aussi les leurs. »

Impossible de passer à côté de la question de la violence dans les écoles alors que certains cas dans la région ont récemment fait la manchette. « À la CSQ, c’est un dossier qui nous préoccupe hautement parce que les membres en parlent beaucoup, ajoute Éric Gingras. Et pas uniquement dans les écoles. Ce qu’ils vivent n’est pas normal, et il faut se parler collectivement de la violence. De toute évidence, quand on dit que ce doit être tolérance zéro, on ne s’entend pas précisément sur ce qu’il en est. Et pourtant, tous les leviers pour agir sont là. C’est une question de sensibilisation et de banalisation. »

Éducation : des pénuries aux conséquences néfastes

Les difficultés d’attraction-rétention du personnel, la hausse du nombre d’élèves en difficulté et la violence dans les écoles que l’on constate partout au Québec n’épargnent pas le Centre de services scolaire du Fleuve-et-des-Lacs ni celui de Kamouraska-Rivière-du-Loup.

« Dans nos classes, nous accueillons chaque année de plus en plus d’élèves handicapés et d’élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, soutient Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ). Ces jeunes ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit, faute de personnel enseignant et professionnel. Par surcroît, même chez les plus jeunes, nous constatons de plus en plus d’épisodes de violence. Si on ne nous donne pas les moyens d’intervenir, notamment auprès des plus jeunes, les problèmes vont s’aggraver avec l’âge et devenir de plus en plus difficiles à traiter. Le Bas-Saint-Laurent mérite de donner à ses jeunes une éducation adaptée et exempte de violence. »

Collégial : difficultés de recrutement et enjeux d’attraction-rétention

Les cégeps du Bas-Saint-Laurent que nous représentons (Rimouski, Rivière-du-Loup et l’Institut maritime du Québec) ont de grandes difficultés de recrutement. « Malgré nos importants efforts, nous peinons à remplir plusieurs de nos classes, notamment dans des programmes spécialisés, à fort taux d’emploi, se désole le président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), Youri Blanchet. Ces difficultés, en termes d’inscriptions aux cours, se traduisent par une augmentation marquée de la tâche des enseignantes et enseignants des programmes à faibles effectifs, car ils doivent multiplier les activités de recrutement des étudiants pour assurer la survie de leur programme. »

En ce qui concerne le personnel professionnel, des problèmes d’attraction et de rétention du personnel se font lourdement sentir, de même que la surcharge de travail. « Les conditions offertes dans le réseau sont moins intéressantes que dans le privé, ajoute Youri Blanchet. Si nous voulons attirer et retenir notre monde, il faut changer ça. Par ailleurs, le nombre élevé de révisions de programmes en même temps provoque une surcharge pour les professionnels. Ceux-ci déplorent également les difficultés qu’ils rencontrent pour avoir accès à du perfectionnement, faute de budget. »

Petite enfance

En petite enfance, la pénurie de main-d’œuvre est également criante. En date d’aujourd’hui, 790 enfants sont en attente d’une place en CPE ou en milieu familial et 65 postes de responsables en service éducatif en milieu familial sont à combler pour répondre aux besoins des familles bas-du-fleuviennes.

« Le manque de places en milieu familial a des conséquences concrètes sur les familles et tout particulièrement sur les mères qui ne peuvent pas retourner au travail. Les créations de places sont nettement insuffisantes pour répondre à la demande. Résultat ? Des familles de la région se privent de revenus qui seraient particulièrement bienvenus en cette période d’inflation galopante. Lors des prochaines négociations, nous allons très certainement revendiquer une amélioration de nos conditions salariales, notamment, afin de rendre notre profession plus attractive et retenir le personnel en place », de conclure Kathy Côté, présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial Bas-St-Laurent-Gaspésie-îles-de-la-Madeleine (ADIM BSLGIM-CSQ).

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