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Cannabis

Légalisation du cannabis récréatif : l'IRIS dresse un portrait du marché québécois

MONTRÉAL, le 14 déc. 2016 - L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) prend les devants dans le débat entourant la légalisation du cannabis récréatif au Canada et publie aujourd’hui une étude qui compare les retombées économiques potentielles selon que la distribution se fasse par le secteur privé ou par la Société des alcools du Québec (SAQ).

« En adaptant l’exemple du Colorado aux réalités de la population d’ici, nous évaluons que le marché québécois du cannabis récréatif s’élèverait à 1,3 milliards de dollars. Au cours des dix ans suivant une légalisation, la valeur du marché pourrait grimper jusqu’à 3,2 milliards », estime Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.

L’IRIS a analysé deux modèles de prise en charge de la vente. « Nous en venons à la conclusion que la commercialisation du cannabis par la SAQ serait légèrement plus avantageuse en termes de retombées économiques qu’une prise en charge par le secteur privé. En effet, avec le privé, on parle d’une valeur ajoutée de 845 millions de dollars alors qu’elle s’élèverait à 867 millions pour la SAQ. De plus, les revenus liés à l’impôt des particuliers, aux taxes à la consommation et à la parafiscalité seraient plus élevés, et ce, de 10,1 millions de dollars, si on passait par la SAQ plutôt que par le privé. Finalement, l’augmentation des redevances que verse la société d’État au gouvernement pourrait atteindre 457 millions de dollars si cette dernière prenait en charge la vente de marijuana à des fins récréatives », calcule Bertrand Schepper, également chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.

« Notons par ailleurs que la SAQ est mieux équipée pour résister aux pressions des acteurs actuellement présents sur le marché noir. Elle offre également un encadrement plus sécuritaire en ce qui a trait à la vente d’un produit qui pose des risques sur le plan de la santé publique. Ainsi, à la lumière de nos résultats et de ces considérations additionnelles, l’IRIS recommande que, sur une période initiale de transition de dix ans, la SAQ prenne en charge la distribution du cannabis récréatif. Après cette décennie, qui assurerait que le marché noir soit presque entièrement éradiqué, le gouvernement pourrait décider de maintenir la distribution entre les mains de la SAQ ou de libéraliser progressivement le marché », conclut Philippe Hurteau.

Faut-il confier la distribution du cannabis à la SAQ ? est disponible gratuitement sur www.iris-recherche.qc.ca. Le SEMB-SAQ a participé au financement de cette étude.

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