« Il n’y a pas de risque zéro. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. On ne laissera pas faire ça. S’il le faut, on va se coucher sur les rails du chemin de fer. La population a raison d’être grandement apeurée », s’exclame le Sorelois Gilles Rhéaume, connu pour avoir présidé la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et pour s’être impliqué dans différents mouvements sociaux.

Dès qu’il a vu la nouvelle dans les manchettes, il a mis sur pied la Ligue richeloise contre la tyrannie pétrolière. Une cinquantaine de citoyens ont manifesté leur appui à ce mouvement social.

L’objectif du groupe est d’inciter les gouvernements fédéral et provincial à former une commission parlementaire spéciale afin d’analyser les impacts qu’un déversement pourrait avoir sur l’environnement.

« On veut rendre publiques toutes les études et analyses touchant le transport. Pour le moment, il n’y a pas assez d’analyses sur les impacts d’un déversement ou d’une catastrophe », s’inquiète-t-il.

Déplorant le manque de transparence, le Sorelois demande aux ministres impliqués à venir rencontrer la population pour rendre des comptes et répondre aux inquiétudes des citoyens.

En attendant les conclusions de ces commissions parlementaires, il souhaite que les gouvernements imposent un moratoire.

Amoureux du Québec, M. Rhéaume craint que cette activité économique puisse entraîner de graves conséquences écologiques dans le fleuve Saint-Laurent.

« On ne peut pas prendre une chance sur un million que le Saint-Laurent devienne un dépotoir en raison d’un déversement de pétrole. Nos enfants nous en voudraient de ne pas nous être mobilisés. Ce fleuve est notre richesse », soutient-il.

En sécurité ?

Les différentes annonces en matière de sécurité sur le transport et le site d’entreposage ne rassurent en rien les citoyens de la Ligue. « On ne croit pas ce qu’on nous dit. On veut qu’une instance indépendante et compétente inspecte les lieux. »

Les évaluations de l’état des chemins de fer faites par le Canadien National (CN) sont aberrantes, selon M. Rhéaume. « Il ne peut se surveiller lui-même. Ça n’a pas de sens. Au niveau éthique, c’est inacceptable. C’est même anticonstitutionnel », ajoute-t-il.