19 octobre 2023 - tiré de Révolution permanente

« Pas en notre nom ! » C’est en scandant ce slogan que ce mercredi 18 octobre, plus de 350 de personnes ont envahi le Capitole à Washington – où se trouve le siège du Congrès américain – à l’appel de laJewish Voice for Peace (« Voix juive pour la paix ») et de If Now Now, deux organisations juives anti-sionistes de gauche américaine.

Des milliers de manifestants étaient également rassemblés à l’extérieur, et la police a tenté de réprimer le rassemblement en interpellant plusieurs personnes.

Lors de cette action, les manifestants vêtus de t-shirt avec l’inscription « Les juifs disent : cessez-le-feu maintenant » ont dénoncé l’offensive militaire israélienne en cours qui a déjà fait plus de 3.000 morts, ainsi que le régime d’apartheid contre le peuple palestinien. A l’heure actuelle, l’armée coloniale israélienne menace de mener une intervention terrestre meurtrière dans l’enclave palestinienne, qui est soumise à un blocus depuis 16 ans, et qui est désormais privée d’eau, d’électricité et d’internet depuis plus d’une semaine.

Cette manifestation intervient alors que le président Joe Biden vient de réitérer son soutien au gouvernement israélien lors d’une visite auprès de son homologue Benjamin Netanyahou à l’occasion de laquelle il a déclaré : « vous n’êtes pas seuls […], nous continuerons de soutenir Israël ». Le chef de l’État américain a ainsi annoncé une augmentation « sans précédent » de l’aide destinée à Israël, qui s’élève déjà à 3,8 milliards de dollars par an rapportent Les Echos. Deux mille soldats états-uniens ont par ailleurs été placés en état d’alerte pour un éventuel déploiement au Moyen-Orient, tandis que deux porte-avions ont été envoyés en Méditerranée orientale, et des armes ont été livrée à Israël.

L’objectif des manifestants était donc de dénoncer la complicité du gouvernement américain avec les massacres commis par l’armée coloniale israélienne, ainsi que d’exiger que « le Congrès appelle à un cessez-le-feu à Gaza ». Une action de solidarité qui envoie le message que les peuples du monde entier – y compris aux États-Unis – ne sont pas prêts à laisser le peuple palestinien se faire massacrer en silence. A l’issue de cette mobilisation courageuse, 300 manifestants auraient été arrêtés d’après le New York Times.

Cette manifestation permet par ailleurs de réfuter le discours entretenu par les gouvernements occidentaux qui répriment la solidarité avec le peuple palestinien en l’amalgamant à de l’antisémitisme. Enfin et surtout, elle démontre que, loin d’être un conflit religieux ou civilisationnel, c’est bien de la lutte d’un peuple pour son droit à l’auto-détermination face à l’oppression coloniale et contre l’impérialisme qu’il s’agit. Alors que ce type d’action montre la voie de la solidarité, il y a urgence que le mouvement ouvrier se saisisse de cette perspective, et mette sa force au service d’actions qui allient solidarité internationaliste et blocage effectif des moyens de destruction d’Israël comme y appellent les syndicats palestiniens.

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