Édition du 10 décembre 2024

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Au CSSS de Québec-Nord, l’entêtement patronal empêche la signature d’une entente, estime la FP–CSN

Manifestation ce jeudi à midi devant le centre administratif, à Beauport

Alors que les trois autres centres de services sociaux de la région ont complété la négociation de leur convention collective locale avec la Fédération des professionnèles de la CSN, au CSSS de Québec-Nord, aucune entente n’est possible en raison d’une totale fermeture de l’employeur à négocier de bonne foi dans l’intérêt des services à la population.

Une manifestation des travailleuses et des travailleurs est d’ailleurs prévue ce jeudi, entre midi et 13 heures, devant le centre administratif du CSSS au Mont d’Youville, 2915, avenue du Bourg-Royal, pour dénoncer l’attitude patronale et le refus de la direction de rencontrer le comité syndical de négociation.

Depuis un an, les 550 professionnels et techniciens de cet établissement œuvrant dans trois missions de soins et de services sociaux (CH, CLSC, CHSLD) et 17 points de services, tentent de convenir de la première convention collective locale depuis l’adoption de la loi 30 par le gouvernement Charest, en décembre 2003. Selon Patrick Simms, président du Syndicat des professionnèles des CLSC-CHSLD de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), le blocage de l’employeur est d’autant plus difficile à comprendre que les trois autres CSSS de la région, avec qui négocie le syndicat au nom des professionnels et des techniciens, ont tous réussi à signer des ententes.

Avant l’adoption de la loi 30, les conditions de travail étaient négociées nationalement avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. Mise en place au milieu des années 1960, la négociation centralisée avait permis d’empêcher une disparité des conditions de travail et des services à la population. La loi 30 vient introduire un certain nombre de contraintes qui jouent contre les travailleuses et les travailleurs du réseau, dont l’impossibilité de recourir à des moyens de pression pour soutenir leurs revendications et l’imposition d’un délai maximum pour la négociation. Au terme de cette période, un processus de médiation de 60 jours s’engage en présence d’un médiateur-arbitre. Si aucune entente n’intervient à ce moment, ce dernier doit choisir entre les offres de l’employeur et les demandes syndicales le contenu de la convention locale sans qu’il en coûte plus cher que la convention collective précédente.

Selon le porte-parole syndical, c’est là que le bât blesse. « La directrice générale de l’établissement, Mme Lucie Lacroix, n’a jamais eu la réelle intention de négocier, a dénoncé Patrick Simms. Elle attend que les délais passent pour imposer les conditions de travail d’une façon arbitraire. Depuis la dernière rencontre de négociation, le 18 juin, toutes les séances ont été reportées par la direction du CSSS de même que toutes les rencontres en présence du médiateur-arbitre. Elle nous présente des reculs qui auraient des impacts significatifs sur la qualité de vie au travail, l’exercice de nos professions et les services à la population.

« Dans notre secteur, plusieurs titres d’emplois souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre, a poursuivi le président du syndicat. Il est évident que les professionnèles et les techniciennes choisiront un CSSS qui offrent des conditions de travail plus intéressantes et un endroit où ils se sentent respectés. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, puisqu’au CSSS de la Vieille-Capitale, au CSSS du Grand littoral, et au CSSS de Charlevoix, les négociations sont conclues. »

Au Centre hospitalier Robert-Giffard, si aucune entente n’est intervenue, les discussions se poursuivent à un bon rythme au cours de la période de médiation. Des rencontres se tiennent et les parties voient leur intérêt à convenir d’une entente négociée plutôt que de voir un tiers imposer les conditions de travail. Il en va du climat des relations de travail, de la qualité de vie au travail et des services à la population.

Pourquoi en est-il autrement au CSSS de Québec-Nord, questionne le syndicat de la CSN, où l’employeur veut notamment imposer une mobilité complète du personnel en retirant le droit du travailleur de pouvoir choisir d’œuvrer dans une spécialité donnée auprès d’une clientèle particulière, au mépris de l’expertise acquise ? Pourquoi l’employeur tente-t-il de nier le principe de l’ancienneté lors d’octroi de postes à l’intérieur d’un même titre d’emploi, sinon que pour choisir, arbitrairement, le travailleur de son choix ? Pourquoi refuse-t-il de reconnaître le principe de l’autonomie professionnelle comme une garantie de la qualité des services dans l’exercice des professions des intervenantes et des intervenants ? Pourquoi refuse-t-il de considérer l’entente intervenue entre la FP–CSN et le gouvernement sur l’utilisation des sommes prévues à la formation ?

« Au cours des dernières années, nous avons subi les conséquences du sous-financement du réseau, ainsi que maintes réformes, causant entre autres des surcharges de travail. De plus, malgré l’évolution des besoins dans la population, plusieurs titres d’emploi connaissent une pénurie, de poursuivre Patrick Simms. Les conditions de travail que nous réclamons visent à maintenir nos conditions d’exercice pour éviter une dégradation des services. Nous ne demandons pas la lune ! »

Les professionnèles et les techniciennes du CSSS de Québec-Nord, œuvrent comme psychologues, travailleurs sociaux, ergothérapeutes, physiothérapeutes, techniciennes de laboratoire, techniciennes en radiologie, diététistes, etc. Ils sont membres du Syndicat des professionnèles des CLSC-CHSLD de Québec-Chaudière-Appalaches (FP–CSN) qui comptent plus de 1700 membres dans ces titres d’emploi dans la région.

Source : CSN - 2 octobre 2007

Pour renseignements :
Louis-Serge Houle, Information–CSN
Tél. : 514 792-0795

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