Bruxelles, le 19 décembre 2008 : La Confédération syndicale internationale est, une fois de plus, forcée de constater que les assassinats et les tentatives de meurtre, les attentats et les menaces de mort incessants contre le mouvement syndical se poursuivent sans trêve en Colombie. La CSI dénonce et condamne catégoriquement le nouvel assassinat d’un syndicaliste survenu en ce mois de décembre.

Le 12 décembre, vers 19 heures, William Rubio Ortiz, membre du comité exécutif du Syndicat des travailleurs du système environnemental national (SINTRAMBIENTE), affilié à la CGT, a été tué de deux balles tirées à la tête et dans le dos par des assassins qui se déplaçaient à moto. William venait de quitter son domicile dans la municipalité de Santander de Quilichao, dans le Département de Cauca. Ortiz travaillait depuis 22 ans au service de la Corporation autonome régionale du département de Valle del Cauca et était membre du comité exécutif national du syndicat SINTRAMBIENTE.

L’assassinat d’Ortiz survient à un moment où le syndicat connaît de fortes dissensions avec le directeur général de la Corporation autonome régionale du département de Valle del Cauca, William Garzon Solis, que le syndicat a accusé de corruption, de persécution antisyndicale et d’avoir bénéficié d’une recommandation du sénateur Martinez, qui se trouve soupçonné d’entretenir des liens avec les paramilitaires. Garzon a d’ailleurs proclamé ouvertement qu’il avait en sa possession une liste de 50 syndicalistes à écarter de son chemin.

Dans une lettre adressée au président Uribe (ES), la CSI a exhorté le gouvernement colombien à ouvrir une enquête exhaustive sur ce nouvel assassinat et à déployer tous les moyens nécessaires pour garantir le respect des droits syndicaux des travailleuses et travailleurs, en particulier ceux consacrés par les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT).

« Assez d’assassinats » a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Le temps est venu de mettre un terme à cette situation de crime et d’impunité en Colombie afin que les syndicalistes puissent exercer dans la paix et sans risquer leur vie leurs activités syndicales et de protection des travailleuses et travailleurs. »

La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.