Édition du 16 avril 2024

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Des conditions de travail intenables dans le réseau de la santé

La FSQ-CSQ somme Philippe Couillard d’oublier le rapport Castonguay... et de passer aux choses sérieuses

La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), soutient que le groupe de travail Castonguay n’a présenté aucune solution pour améliorer les conditions de travail du personnel de la santé rendues difficiles par une pénurie qui frappe plusieurs catégories d’emplois. La FSQ-CSQ invite donc le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, à agir rapidement pour corriger les situations les plus urgentes.

La présidente de la FSQ-CSQ, Mme Monique Bélanger, soutient que « si Philippe Couillard veut rendre le réseau de santé public plus performant, il serait bien avisé de ne pas perdre de temps inutilement dans l’analyse du rapport Castonguay et plutôt de considérer une fois pour toutes les propositions de réorganisation du travail que nous lui avons soumises ».

D’ailleurs, Mme Bélanger se montre très déçue de constater que le rapport Castonguay en dit très peu sur les graves pénuries de personnel qui affectent le réseau de santé public. « Non seulement les membres du groupe de travail demeurent très évasifs sur le sujet, mais cela nous laisse l’impression qu’ils ont dû se trouver sur une autre planète durant une partie de leurs travaux. En effet, ils soutiennent, le plus sérieusement du monde, qu’un certain type de syndicalisme mettant l’accent sur les questions monétaires et sur les définitions de tâches n’aurait plus sa raison d’être. Il faut être complètement déconnecté de la réalité pour oser écrire une pareille énormité », dénonce Mme Bélanger.

Un groupe de travail… enfoncé dans l’irréalité

La présidente de la FSQ-CSQ ajoute que les membres du groupe de travail Castonguay se sont enfoncés encore plus dans l’irréalité en décrivant les prétendus avantages dont bénéficieraient les syndiqués du secteur de la santé.

On peut lire dans leur rapport que les syndiqués bénéficient de bonnes conditions sur les plans de la rémunération, des pensions, des avantages sociaux, des horaires de travail, des congés de maladie et des vacances. « Ce genre de phrase laisse transpirer les préjugés de droite qui animaient certains membres du groupe de travail. Ceux-ci se reflètent dans leurs recommandations en faveur du privé et démontrent la faiblesse de la consultation qu’ils ont menée au cours de leurs travaux », explique Mme Bélanger.

Des propos insultants pour le personnel

La représentante syndicale ajoute que ces quelques lignes du rapport sont profondément insultantes pour les travailleuses et les travailleurs de la santé, particulièrement pour les infirmières et les infirmiers, les infirmières et les infirmiers auxiliaires, de même que les inhalothérapeutes, dont les horaires de travail n’ont plus aucun sens. Les heures supplémentaires sont devenues pratiquement obligatoires, l’obtention de congés ou de vacances presque impossible. De plus, une bonne proportion du personnel reste confiné dans des postes à temps partiel, précaires, où il est difficile de concilier la famille et le travail.

« C’est clair que les membres du groupe de travail Castonguay ne sont pas allés dans les milieux de travail pour écrire de pareilles inepties. S’il y a un problème de productivité dans le réseau, il ne vient certainement pas des syndiqués et ce ne sont sûrement pas les syndicats qui en sont la cause. Pendant que nous sommes en pénurie de personnel pour plusieurs catégories d’emplois, les employeurs continuent à maintenir 60 % des syndiqués dans des postes à temps partiel alors que seulement 40 % occupent un emploi à temps complet. Il y a des établissements où la direction ne trouve pas mieux que d’abolir des postes à temps complet pour les remplacer par deux postes à temps partiel. C’est complètement ridicule et hypocrite. Cela n’a aucun sens et il est évident que ce n’est pas ainsi que l’on va rendre les professions en santé attrayantes ou même, qu’on réussira à retenir les travailleuses et les travailleurs qui sont déjà dans le réseau. Ensuite, on va se surprendre si la pénurie de personnel s’aggrave », constate la présidente de la FSQ-CSQ.

Le temps de passer aux choses sérieuses

Mme Bélanger croit qu’il est urgent que le ministre Philippe Couillard oublie le rapport Castonguay pour passer aux choses plus sérieuses en discutant de mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail dans le réseau de santé public.

« La situation actuelle pèse de plus en plus lourd sur les épaules du personnel et il est urgent que le ministre de la Santé et des Services sociaux assume ses responsabilités pour apporter rapidement des correctifs », prévient la porte-parole syndicale.

Montréal, le 21 février 2008. –CSQ et FSQ-CSQ

Mots-clés : Communiqués

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