Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Ils vivent au-dessus de nos moyens

En préparation du budget que le gouvernement québécois doit déposer le 20
février, on entend le Conseil du patronat dire que le Québec vit au-dessus
de ses moyens et que ses programmes sociaux devraient être moins généreux.

C’est quand même drôle, mais trouvez-vous que les personnes âgées dans les CHSLD vivent au-dessus de leurs moyens ? Trouvez-vous que les personnes seules ou itinérantes vivent au-dessus de leurs moyens ? Trouvez-vous que les chômeuses et les chômeurs vivent au-dessus de leurs moyens ?
Trouvez-vous que les mères monoparentales vivent au-dessus de leurs moyens ? Trouvez-vous que les personnes malades et handicapées vivent au-dessus de leurs moyens ?

Les dirigeants d’entreprise, les banquiers, les financiers de toutes
sortes, ils ne vivent pas au-dessus de leurs moyens ? En tout cas, ils
vivent certainement au-dessus de *nos* moyens.

On propose de réduire les programmes sociaux ? Qui propose ça ? Des gens qui
bénéficient d’exemption fiscale, qui profitent de subventions, qui
reçoivent des salaires astronomiques, qui se font donner nos ressources
naturelles, en fait qu’on paye pour qu’ils exploitent nos ressources.

Alors, dites-moi, pourquoi le Conseil du patronat ne propose-t-il pas qu’on
soit moins généreux avec les nantis ? Ah, mais la réponse est toute faite :
« Parce qu’ils créent des emplois ! » N’est-ce pas formidable, ils créent des
emplois !

En tout cas, s’ils en créaient, j’imagine que ça se verrait quelque part.
Plus on applique leurs recettes, plus le tissu social se délite et une
frange de plus en plus grande de la population sombre dans la pauvreté.

Ce que l’on voit surtout, c’est que ces gens-là quand ils veulent augmenter
la production, fidèles aux méthodes de nouvelle gestion, ils congédient
ceux qui sont en première ligne et embauchent plus de cadres et, hélas, ça
se vérifie tant dans les entreprises manufacturières que dans la grande
distribution et même dans le secteur public et parapublic. Si les employéEs
prenaient en main leurs entreprises, elles fonctionneraient mieux et il y
aurait plus d’embauche.

Messieurs du patronat, on vous prendra au sérieux quand vous donnerez
l’exemple, vous qui vivez au-dessus de nos moyens. Si vous tenez tant à
payer la dette dont vous nous avez accablés vous-mêmes grâce à votre
système financier, eh bien cotisez-vous entre vous.

— 
LAGACÉ, Francis

Mots-clés : Edition du 2014-02-18
Francis Lagacé

LAGACÉ Francis
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