Édition du 23 avril 2024

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Ingérence politique et gestion partisane de l’éducation

La FSE et l’APEQ remettent une pétition de plus de 20 000 noms pour témoigner du ras-le-bol des enseignants

Québec, le 7 décembre 2007. – Réunis devant l’Assemblée nationale ce matin, une centaine de représentantes et représentants des syndicats membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ) y ont déposé sur le parvis une pétition comptant plus de 20 000 signatures d’enseignantes et d’enseignants, recueillies en seulement deux semaines, témoignant notamment de leur insatisfaction au regard de l’ingérence politique dans les décisions pédagogiques.

En effet, les enseignantes et enseignants déplorent à coup sûr le caractère partisan des décisions qui se prennent en éducation depuis un certain temps. « Il est certain que l’éducation est un enjeu politique de taille, mais les orientations données au système doivent l’être pour des considérations pédagogiques, visant la réussite du plus grand nombre et le respect de son personnel, et non pour des raisons partisanes et électoralistes », a déclaré Mme Maureen Morris, présidente de l’APEQ.

Ainsi, le retour unilatéral et sans nuance du bulletin chiffré dans les écoles primaires a grandement irrité les enseignants qui ont vite constaté que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et les dirigeants locaux donnaient des consignes contradictoires en ne donnant pas les moyens pour effectuer les changements dans les délais impartis. Dans le même ordre d’idées, le fameux « retour en force de la dictée » annoncé par le premier ministre n’a pas non plus été bien accueilli par les enseignantes et enseignants pour plusieurs raisons, notamment parce qu’elle se donne déjà régulièrement dans les salles de classe, mais aussi parce qu’il relève de l’expertise du personnel enseignant et non des politiciens de déterminer les outils pédagogiques qui doivent être utilisés. De plus, les nombreux ratés de la réforme, desquels le MELS ne semble jamais tirer de leçon et que la FSE dénonce régulièrement, se répètent cette année lors de l’implantation de la réforme à l’éducation des adultes, mais dans un contexte d’organisation scolaire qui la rend tout simplement irréalisable.

« Les enseignants se sentent ballotés par des annonces improvisées à des fins électoralistes alors qu’ils mettent de l’avant des solutions au plan pédagogique. Pourtant, ils sont les mieux placés pour signaler les changements nécessaires au système d’éducation et, sur cette base, méritent d’être entendus au premier chef », a déclaré Mme Johanne Fortier, présidente de la FSE.

Les enseignants de la FSE et de l’APEQ attendent principalement que le MELS respecte leur expertise professionnelle dans les décisions pédagogiques à prendre, qu’il respecte leur autonomie professionnelle dans le choix des outils d’enseignement et d’évaluation. Ils souhaitent également que le MELS reporte l’implantation de la réforme à l’éducation des adultes tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas procédé à une réelle évaluation de sa faisabilité et de sa pertinence et qu’il n’aura pas, en conséquence, apporté les changements requis.

La FSE a choisi de déposer sa pétition sur le parvis de l’Assemblée nationale et non en son sein justement pour s’assurer que le message livré aujourd’hui aux élus québécois se situe au-delà de toute partisannerie politique.

Mots-clés : Communiqués

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