Édition du 12 mars 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

LGBT

LGBTI : notre fierté, c’est de lutter !

La saison des marches des fiertés LGBTI a commencé et va être marquée une fois de plus par des participations massives, que ce soit dans les métropoles ou dans les villes de taille moyenne, qui pour certaines vont connaître leur première Pride cette année.

Hebdo L’Anticapitaliste - 663 (25/05/2023)

Par Sally Brina

Crédit Photo
Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas

Les marches des fiertés s’inscrivent cette année dans le contexte d’un énorme mouvement social contre la réforme des retraites. En tant que LGBTI, nous sommes parmi les plus impactéEs.

Visibiliser les enjeux sociaux des personnes LGBTI

Nombre d’entre nous sont durablement excluEs du marché de l’emploi, contraintEs à la précarité, voire au travail du sexe (ou prostitution) pour pouvoir survivre. Nombre d’entre nous ont vécu à la rue. Nombre d’entre nous, séropositiVEs, n’atteindront pas forcément les 64 ans. Nombre d’entre nous vivent des minimas sociaux (et vont donc subir les nouvelles réformes de l’assurance chômage). Nombre d’entre nous, enfin, en rupture avec nos familles, ne bénéficieront pas des solidarités familiales quand nous vieillirons. Pour les personnes trans, il n’est pas certain que tous les trimestres cotisés sous l’ancien numéro de Sécurité sociale soient bien décomptés dans le calcul pour la retraite. Nous avons eu des carrières hachées, et avec cette réforme, nous aurons des retraites pourries.

C’est pour cette raison que dans plusieurs villes, des Pink Bloc se sont formés pour visibiliser les enjeux liés aux personnes LGBTI dans le cadre de ce mouvement social, et qu’une caisse de grève queer a été lancée pour payer les jours de grève des travailleurEs LGBTI.

Les fachos s’agitent

Les marches s’inscrivent également dans un contexte de forte pression des extrêmes droites. Des centaines de lois homophobes et transphobes sont proposées et votées dans les États républicains des États-Unis. En Pologne, le gouvernement laisse les collectivités s’instituer « Zones sans LGBT » et réprime les militantEs LGBTI.

En France aussi, les fachos et réactionnaires s’agitent. Des locaux LGBTI ont été dégradés à Nantes ou Tours. Les guet-apens se multiplient tandis que des drag shows sont attaqués. Le RN lance une association parlementaire contre le wokisme. Les réseaux anti-trans, conglomérat d’anciens de La Manif Pour Tous, de pseudo-féministes, d’identitaires et de psychanalystes font du lobbying auprès du gouvernement et des institutions pour bloquer les transitions et la reconnaissance sociale et légale des personnes trans. Ils attaquent les structures trans-inclusives, comme le Planning familial.

Ces attaques vont de pair avec l’agenda autoritaire, répressif, raciste du gouvernement, qui s’illustre aussi bien par l’opération Wuambushu que par la future loi immigration. Parmi les victimes de ces lois se trouvent également des personnes LGBTI.

C’est pourquoi, pour préserver nos droits et en gagner de nouveaux, pour bloquer l’extrême droite, nous avons besoin de construire un mouvement de masse, inclusif, démocratique, radical, qui tisse les ponts entre mouvements LGBTI, mouvements féministes, syndicats, associations, collectifs, partis…

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