Depuis le début de la pandémie, ces organismes ont maintenu le fort et ont su continuellement s’adapter pour assurer la continuité des services et des apprentissages auprès de ceux qui œuvrent dans les organismes communautaires autonomes, des jeunes en difficulté ou encore des adultes peu alphabétisés, tout cela sans financement supplémentaire de la part du ministère de l’Éducation.
« En septembre, nous avons invité le ministre Jean-François Roberge à nous rencontrer pour lui parler des défis auxquels fait face le réseau non formel de l’éducation. Nous lui avons aussi demandé de mettre en place un fonds d’urgence à l’intention des organismes reconnus par son ministère afin que ceux-ci puissent affronter les défis financiers liés à la crise sanitaire. Nous sommes en février et nous attendons toujours ! », déplorent les porte-paroles des cinq regroupements. Pourtant, d’autres ministres ont réagi dès le mois d’août pour mettre en place de tels fonds d’urgence à l’intention des organismes communautaires sous leur responsabilité.
L’annonce récente d’une enveloppe de 38 millions de dollars de mesures en soutien à la réussite éducative, dont le nouveau service de tutorat destiné aux élèves en difficulté, est un autre exemple du peu de reconnaissance et de considération du ministre à l’endroit du réseau communautaire de l’éducation. En effet, cette pratique existe déjà au sein d’organismes rattachés au ministère de l’Éducation. « Les organismes concernés ont voulu prêter main-forte à l’effort collectif et mettre leur expertise à profit dans le soutien aux élèves en difficulté. Cette offre a été rejetée du revers de la main », se désole Mélanie Marsolais du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD).
Rappelons que les organismes reconnus officiellement au ministère de l’Éducation existent depuis des décennies et détiennent une solide expertise dans leur domaine respectif. Pour les jeunes, les adultes et les organismes qu’ils accompagnent au quotidien, ils constituent des milieux de vie et d’apprentissage leur offrant, entre autres, soutien, formation et information accessible. La pertinence de leur action au sein des différentes communautés est incontestable et leur importance a été d’autant plus grande dans le contexte de la dernière année. Non seulement font-ils partie du paysage de l’éducation, mais ils forment une composante essentielle du filet social québécois.
Les organismes d’action communautaire autonome du secteur de l’éducation sont à bout de souffle. Ils ne s’expliquent pas l’indifférence et le silence du ministre, ni le peu de soutien et de reconnaissance qu’il leur démontre. Maintenant plus que jamais et pour les années à venir, il est nécessaire de mieux soutenir ces organismes afin qu’ils puissent poursuivre leur mission et répondre aux besoins de leur milieu.
« Il est plus que temps que le ministre réponde à nos demandes et qu’il entende ce que nous avons à lui dire ! Dans la campagne Tous ensemble pour aller mieux, le ministre jouait de la guitare et nous enjoignait à prendre soin de nous. Nous l’invitons à notre tour à se mettre au diapason des besoins des organismes et à prendre soin du grand réseau non formel d’éducation composé des organismes que nous représentons », de conclure l’ensemble des porte-paroles.
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