Édition du 14 mai 2024

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Les partis se font interpeller sur les coupures à l’UQAM

Montréal – Les étudiants et les employés de l’UQAM étaient nombreux ce midi pour écouter les représentants des cinq principaux partis provinciaux débattre des questions d’éducation. À part les sujets convenus comme l’accessibilité et la qualité de l’enseignement postsecondaire, c’est la crise immobilière et financière de l’UQAM – et ses conséquences – qui ont accaparé une large part des discussions et des échanges.

Le sujet a été lancé par Roland Côté, président du Syndicat des employés de l’UQAM (SCFP-FTQ), dans une intervention chaudement applaudie par l’assemblée. Rappelant les conditions strictes fixées par le gouvernement du Québec pour accorder son aide financière à l’université, qui ont pour conséquence directe l’abolition de 110 postes d’employés de soutien, il s’est indigné de l’impact de ces coupures sur les travailleurs précaires. « Des dizaines de jeunes employés d’une trentaine d’année vont se retrouver à la rue à cause des coupures à l’UQAM. Tout cela à cause des décisions prises par le gouvernement Charest et la ministre Courchesne. Est-ce que c’est cela aider l’UQAM ? Couper des postes et les services aux étudiants n’est pas une solution viable », a déclaré Roland Côté.

La réponse des candidats a été plutôt positive, quoique paradoxale dans le cas des libéraux. Si l’appui des Verts et de Québec solidaire a été clair et enthousiaste – Manon Massé relevant d’ailleurs que l’UQAM paie toujours un million de dollars en intérêts parce que l’appui financier de Québec se fait toujours attendre –, la réponse de Marie Malavoy, du Parti Québécois, s’est résumée à un appui à l’institution en termes généraux. Du côté libéral, le député sortant Henri-François Gautrin s’est lancé dans une intervention fort élogieuse sur le travail indispensable des employés de soutien dans les universités. Il a souligné combien leurs actions sont indispensables et ont un effet direct sur la qualité de l’enseignement, même s’il a candidement admis ignorer les coupures de postes à l’UQAM. Une réponse qui a laissé perplexes les représentants syndicaux présents au débat. « Il manque de communication chez les libéraux, a commenté Luc Dupuy, vice-président du SEUQAM. S’il est un si grand défenseur des employés de soutien, M. Gautrin devrait parler à sa collègue Michelle Courchesne et lui expliquer les graves conséquences de ses décisions qui font mal à nos membres, à l’institution et aux étudiants. »

Le syndicat rappelle qu’il ne s’agit pas de la première contradiction des libéraux puisque dans une lettre envoyée en septembre, la ministre Courchesne affirmait clairement que « les employés actuels ne doivent pas faire les frais de la dérive immobilière ». Une affirmation démentie par les faits, selon Luc Dupuy. « D’un côté on veut nous protéger, de l’autre on nous coupe ! Les gestes ne suivent pas le discours. Les décisions de la ministre, les conditions fixées par son gouvernement, ont un impact direct sur les employés précaires qui écopent et perdent leurs emplois. Il faut que la ministre réalise la portée de ses décisions et prenne une nouvelle orientation. »

Dans la même veine, le Syndicat des étudiants employés de l’UQAM (AFPC-FTQ) est sorti inquiet du débat électoral. En effet, Henri-François Gautrin a exprimé la volonté du parti libéral de poursuivre la hausse des frais de scolarité jusqu’à la moyenne canadienne, soit environ 4600 $ par année. « C’est la première fois que nous obtenons cette information de façon aussi claire et c’est une très mauvaise nouvelle pour nos membres, explique Éric Demers, président du syndicat. Comme pour être embauché nous devons être d’abord étudiants, toute hausse des frais de scolarité a un impact direct sur nos revenus et nos conditions de travail. La hausse proposée par les libéraux, c’est un appauvrissement de nos membres. » Le porte-parole des étudiants employés considère cette orientation particulièrement inacceptable dans un contexte où la masse salariale de ses membres a diminuée de 13 % au cours des deux dernières années. « Les employés de l’UQAM ont déjà fait leur part, les libéraux doivent lâcher le béton et s’occuper du monde dans notre université », de conclure Éric Demers.

Ce communiqué et d’autres infos sur le site scfp.qc.ca


SOURCE : SYNDICAT CANADIEN DE LA FONCTION PUBLIQUE (FTQ)

Mots-clés : Communiqués

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