Édition du 12 novembre 2024

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Economie québécoise

Luc Godbout doit revoir ses données avant de proposer une hausse des taxes à la consommation (IRIS)

MONTRÉAL, le 17 sept. 2014 - Contrairement à ce qu’avance Luc Godbout, les taxes à la consommation ne sont pas progressives et leur hausse endettera davantage les ménages du Québec. C’est ce que dévoile une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) fondée sur les données les plus récentes de Statistique Canada et publiée aujourd’hui. L’étude se penche également sur la comparaison entre la fiscalité scandinave et québécoise.

Alors que la Commission d’examen de la fiscalité québécoise doit remettre un rapport d’étape dans un mois, le ministre des Finances Carlos Leitão semble ouvert à l’option d’une hausse des taxes à la consommation mise de l’avant dans les travaux et déclarations du président de la commission, Luc Godbout. Pourtant, les données les plus récentes contredisent les conclusions de M. Godbout affirmant que les taxes à la consommation seraient progressives. « En 2011, un ménage de 14 000$ a consacré 8,7% de ses revenus en taxe à la consommation. La même année, un ménage à 110 000$ en aura payé 5%. Alors que les plus pauvres dépensent déjà plus que leurs revenus pour combler leurs besoins de base, une hausse de taxe viendra augmenter leur endettement déjà préoccupant », s’inquiète Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS.

Pour défendre l’idée qu’il faudrait que le Québec hausse les taxes à la consommation, Luc Godbout croit que nous devrions nous inspirer des pays du nord de l’Europe. « M. Godbout affirme qu’il faudrait suivre l’exemple de la Scandinavie. Or, lorsqu’on observe la tendance des 30 dernières années, les pays du nord de l’Europe ont réduit la part des taxes à la consommation dans leur système fiscal et ont augmenté celle des impôts des entreprises. Étonnamment, la hausse des impôts aux entreprise ne semble pas être au programme de la Commission présidée par M. Godbout », constate Francis Fortier, chercheur à l’IRIS.

L’étude de l’IRIS montre aussi qu’une hausse des taxes à la consommation n’aurait pas le même effet au Québec qu’en Scandinavie. « Le Québec a une structure de marché du travail qui produit plus d’inégalités que celle des pays scandinaves et l’intervention de l’État y est plus efficace. Plus une société est inégalitaire, plus des mesures régressives comme la taxe sur la consommation ont un dur impact sur le budget des familles les moins aisées », affirme Francis Fortier.

Les taxes à la consommation et les inégalités au Québec est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a participé au financement de cette recherche.

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