Édition du 14 mai 2024

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Pour la FSE, l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires doit être un enjeu public

QUEBEC, le 1er décembre 2008. - Alors que le Québec est en campagne électorale, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) rappelle que la question de l’intégration des élèves en difficulté dans les classes dites ordinaires est un enjeu incontournable qui doit être abordé par les partis politiques, notamment à la suite de la position de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) rapportée ce matin dans Le Devoir.

"L’intégration des élèves en difficulté, telle qu’elle est vécue actuellement, constitue un fardeau trop lourd à porter pour le personnel enseignant, dont la seule bonne volonté ne peut suffire. Quand on intègre plusieurs élèves handicapés ou en difficulté dans une classe et que les services ne suivent pas, les besoins des élèves, qu’ils soient en difficulté ou non, ne sont pas respectés, et l’enseignant croule sous la tâche. Ca ne peut plus durer", a déclaré Mme Manon Bernard, présidente de la FSE.

La FSE est d’avis que chacun doit avoir accès à des services éducatifs de qualité sans discrimination. Tel que la loi l’exige, la commission scolaire doit faire l’évaluation des besoins et des capacités de l’élève en difficulté et doit faire la démonstration que l’intégration ne constitue pas une contrainte excessive, ni ne porte atteinte aux droits des autres élèves. Comme il n’y a que la classe ordinaire qui intègre les élèves en difficulté, la FSE estime que plusieurs éléments doivent être analysés avant de réaliser l’intégration, soit la présence du niveau de service requis en appui à l’intégration, la charge de travail supplémentaire que cela occasionne au personnel enseignant et la composition de la classe d’accueil. Pour la FSE, il faut considérer le nombre d’élèves par classe, le nombre d’élèves à risque et le nombre d’élèves intégrés, la nature et la sévérité des difficultés, le nombre de plans d’intervention à suivre, les conditions particulières reliées aux milieux défavorisés et les groupes à plus d’une année d’études.

A titre d’exemple de situation à revoir, et on pourrait en trouver dans toutes les régions, le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ-CSQ) a répertorié une école comptant 148 plans d’intervention pour quelque 300 élèves, ce qui signifie des classes du primaire pouvant comporter jusqu’à 15 élèves dotés de plans d’intervention.

"L’intégration des élèves en difficulté sans les services suffisants interpelle tous les acteurs du milieu scolaire et nous croyons qu’à ce titre, un débat public s’impose. Au-delà de la baisse du nombre d’élèves par classe, la valorisation de l’école publique passe aussi par une révision des façons de faire actuelles afin que tous soient gagnants, les élèves comme les enseignants. Nous espérons en entendre parler bien davantage en cette période électorale", a conclu Mme Bernard.

On peut trouver les positions de la FSE sur les balises et limites à l’intégration au www.fse.qc.net, à la rubrique des Publications, sous l’onglet Bulletins-Dépêche.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec. Elle est formée de la plupart des syndicats d’enseignantes et d’enseignants de commissions scolaires du Québec et elle compte près de 60 000 membres provenant de tous les secteurs d’enseignement.

Mots-clés : Communiqués

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