Édition du 10 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Droits des femmes

RD Congo

Que cessent les « femicides », les crimes sexospécifiques, les violences faites aux femmes

Les conflits qui embrasent la RD Congo depuis plus de dix ans, avec plus de 5 millions de morts, constituent un des drames les plus effrayants que connaît le monde. Dans ce déchaînement de violence, les femmes subissent les pires formes de violences, crimes sexospéciques et traitements inhumains à propos desquels les faibles réponses, voire les silences de la communauté africaine et internationales sonnent comme une complicité coupable. Dans ce mémorandum, les femmes RD Congolaises de la Diaspora en Grande-Bretagne dénoncent et interpellent.

Les conflits qui embrasent la RD Congo depuis plus de dix ans, avec plus de 5 millions de morts, constituent un des drames les plus effrayants que connaît le monde. Dans ce déchaînement de violence, les femmes subissent les pires formes de violences, crimes sexospéciques et traitements inhumains à propos desquels les faibles réponses, voire les silences de la communauté africaine et internationales sonnent comme une complicité coupable. Dans ce mémorandum, les femmes RD Congolaises de la Diaspora en Grande-Bretagne dénoncent et interpellent.

Nous saisissons l’opportunité, en ce jour du 7 septembre 2010 marqué par la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le cas des récents viols massifs en République Démocratique du Congo, pour dénoncer cette guerre à basse intensité imposé aux populations congolaises de l’est du pays. Le « femicide », les viols, les actes atroces, dégradants et ignobles ainsi que l’insécurité humaine et la peur caractérisent aujourd’hui le climat de vie des populations de l’Ituri, du Nord et Sud Kivu ainsi que de toute l’entendue de la RD Congo ; dans une stratégie et une complicité de balkaniser le pays.



Nous témoignons et exprimons d’une part notre solidarité et, d’autre part, notre préoccupation pour les innocentes populations congolaises, particulièrement les femmes, vieilles, jeunes et petites filles, qui sont tombées et tombent encore sous les affres de ces conflits armés. Nombreuses d’entre elles vivent dans l’insécurité humaine permanente, subissant des crimes sexuels et sexospécifiques, kidnappées, torturées, violentées, affamées, meurtries et errantes dans les forêts, montagnes, les vallées, les camps de déplacés internes et au delà des frontaliers, fuyant ainsi les traitements inhumaines auxquels elles sont exposées injustement. Cette situation met en mal les principes même qui fondent les valeurs universelles des droits humains, de dignité de la personne et de la démocratie.



Nous déplorons avec amertume, les nombreux rapports sur le nombre effrayant de victimes de violences et crimes commis, véritablement sans précédent (5.4 millions de morts), et qu’aucune protection efficace des populations (particulièrement des femmes) n’ait été véritablement mise en place par les autorités congolaises et la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), mandatée par le Conseil de Sécurité de Nations Unies. Nous rappelons que, depuis plus d’une décennie, les populations congolaise l’Ituri, du Nord et Sud Kivu subissent les conséquence du conflit fratricide interethnique entre Rwandais (Hutu et Tutsi) qui a été exportée sur le sol congolais par l’Opération Turquoise mandatée par le Conseil de Sécurité de l’ONU en 1994. 



Sous prétexte d’autodéfense, le Rwanda avait officiellement envahi la RD Congo et s’était livré à des tueries à caractère génocidaires des populations civiles congolaises et réfugiés rwandais ainsi qu’il en avait profité pour piller des ressources naturelles congolaises. Ceci incita la convoitise d’autres pays voisins de la RD Congo ; notamment l’Ouganda. Ceci engendra une guerre régionale sur le sol congolais ; qui inclut 7 pays étrangers, y compris les forces armées nationales Rwandaises et Ougandaises qui se livrèrent une bataille féroce en toute impunité internationale, malgré les nombreux rapports sur les victimes civiles congolaises.



Nous condamnons, à la fois, l’hégémonie de certains pays, particulièrement ceux sous la protection des membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les pratiques esclavagistes, déshumanisantes et génocidaires des multinationales capitalistes, vicieuses hors la loi au 21eme siècle, ainsi que le silence complice face à cette atteinte au corps et au mental de la femme noire congolaise qui détruit toute la société congolaise et empêche les communautés d’avoir la paix, se développer, vivre dans la dignité et l’entente.



Nous accusons le crime de non-assistance en personne en danger démontrée par le Conseil de Sécurité de Nations Unies à travers la MONUC/ MONUSCO, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les Pays de la CEAC, des Grands Lacs d’Afrique, et la ECA ainsi que l’actuel gouvernement congolais face à ces crimes imposés aux populations civiles congolaises.



Nous dénonçons donc l’impunité internationale, régionale, nationale et locale face aux crimes que les femmes congolaises continuent à subir, ainsi que toutes les sortes des discriminations et violences qui, depuis 1997, marquent l’invasion des forces étrangères en RD Congo. 



Nous réclamons la fin de l’occupation de la RD Congo par les forces étrangères ainsi que la démilitarisation, et non-légitimation de la violence comme moyen d’accéder au pouvoir dans les instituions étatique et la gouvernance du pays.



Nous exigeons que justice soit faite, afin de rétablir la paix et la dignité des populations congolaises ainsi qu’assurer la réconciliation des peuples dans la Région des Grand Lacs.



Nous interpellons le Conseil de Sécurité des Nations Unies, particulièrement la Grande Bretagne ainsi que le gouvernement congolais face à leur engagement suivant :



 La Déclaration Universelle des Droits Humains du 10 décembre 1948.



 Les quatre Conventions de Genève de 1949 et protocoles additionnels y afférents de 1977.



 La Convention des Nations Unies de 1979 sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF)



 Les articles 7 et 8 du Statut de Rome créant la Cour Pénale Internationale, sur les violences sexuelles et sexospécifiques.



 Les résolutions 1325 et 1820 du Conseil de Sécurité des Nations Unies de 2000, sur la Femmes, Paix et Sécurité.



Nous rappelons la résolution 1674 (2006) du Conseil de Sécurité des Nations-Unies relative à la protection des civils dans les conflits armés, les résolutions 1493 (2003), 1596 et 1616 (2005) 1698 (2006), 1768 (2007) 1771 (2007-2008) concernant les embargos des armes.



Nous invoquons la résolution 1756 (2007) du Conseil de Sécurité des Nations-Unies relative à la situation RD Congo, qui établi un lien entre les conflits armées, l’exploitation des ressources naturelles, les compagnies multinationales, les viols et les violences sexuelles à l’encontre des femmes et des jeunes filles utilisés comme arme de guerre stratégique par les groupes armés.



Nous citons la résolution 1794 (2007) du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui souligne que la protection des civils doit être prioritaire lorsqu’il s’agit de décider de l’usage et des capacités de ressources disponibles et qui rappelle que la Mission du Conseil de Sécurité des Nations Unies a pour mandat d’utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger les civils exposés à la menace imminente de violences physiques.



Nous évoquons le rapport publié en 2008 par les experts des Nations Unies, qui a mis en évidence l’implication de plusieurs ressortissants et entreprises occidentales dans le financement du conflit dans l’est de la RD Congo et en particulier des mouvements rebelles.



Nous mentionnons le nouveau rapport « projet Mapping » du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits Humains, suivant la Résolution 1794 (2007), concernant les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire Congolais.



Nous réclamons la mise en application de l’article 5 du Statut de Rome relevant la compétence de la court sur les crimes commis en République Démocratique du Congo, face à ce qui est défini dans les articles 6, 7 et 8.



1) Article 6 : Sur la définition de crimes de Génocide (notamment les points b, c,d)



2) Article 7 : Sur la définition de crimes contre l’humanité (notamment les points (g), sur les violences sexuelles, (h) sur les persécutions et (d) sur les déplacements forcés.



3) Article 8 : Sur la définition de crimes de guerre



Il est temps que la raison, la morale et la dignité humaine l’emportent sur le profit et l’injustice dans la Région des Grands Lacs. Le sang des innocentes victime coule et ne s’arrêtera qu’avec la justice et la restauration de la paix 



En tant que résidentes et actrices dans la société britannique, nous interpellons le gouvernement britannique, membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de démontrer une volonté politique pour mettre fin aux conflits armés dans la région des Grands Lacs d’Afrique, dont les causes ont pour conséquence ces violences faites aux femmes. Nous leur demandons de s’engager à faire appliquer les normes de l’O.C.D.E qui sont violées par des compagnies multinationales basées en Grande – Bretagne, cité dans le rapport des experts de L’ONU sur l’exploitations des ressources naturelles congolaises et qui sont listées à la bourse de Londres.



Nous demandons que justice et réparations soient rendues aux femmes congolaises ainsi qu’aux populations civiles de la RD Congo et de la région des Grands Lacs d’Afrique.



Nous encourageons le gouvernement britannique à doubler les efforts à travers dans l’accompagnement du renforcement des institutions qui garantissent la souveraineté d’un Etat de Droit et la transformation sociale ainsi que le développement humain en RD Congo.



Fait à Londres le 7 Septembre 2010

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