Édition du 14 mai 2024

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Selon le FRAPRU, le Rapport de la SCHL confirme que les logements sont rares et chers

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) considère que le Rapport sur le logement locatif publié aujourd’hui par la Société canadienne d’hypothèques et de logement confirme que la situation se détériore pour les locataires du Québec.

Le FRAPRU constate que le taux général de logements inoccupés est sous la barre des 3 % dans toutes les régions métropolitaines du Québec. La situation a sérieusement empiré dans la région de Québec où ce taux est passé de 1,2 % en octobre 2007 à 0,6 % en octobre 2008. Il a aussi dégringolé à Gatineau, chutant de 2,9 % à 1,9 %, de même qu’à Saguenay où il est descendu de 2,8 % à 1,6 %. Montréal a aussi vu son taux baisser, puisqu’il est passé de 2,9 % à 2,4 %. Les régions de Sherbrooke et de Trois-Rivières ont quant à elles vu la part des logements inoccupés augmenter respectivement à 2,8 % et 1,7 %, ce dernier restant toutefois à un niveau alarmant.

Le FRAPRU fait par ailleurs remarquer que partout les données sont quelque peu faussées par la surabondance de studios dont le taux d’inoccupation est de 4,5 % dans l’ensemble des régions métropolitaines. Le taux est beaucoup plus bas dans les logements pour familles, puisqu’il est de 1,8 % dans le cas des logements de deux chambres à coucher et de 1,3 % pour les logements de trois chambres à coucher et plus. Ce dernier taux descend à 0,5 % dans celle de Québec et à 1,2 % dans celle de Montréal. Selon l’organisme, cela n’annonce rien de bon pour les familles pour le prochain 1er juillet.

Des loyers qui continuent d’augmenter

Selon le FRAPRU, les chiffres publiés par la SCHL viennent une fois de plus prouver que les propriétaires ont eu le haut du pavé depuis le début des années 2000, compte tenu de la rareté de logements locatifs.

Ainsi, dans la région métropolitaine de Montréal, le loyer moyen d’un logements de deux chambres à coucher atteint maintenant 659 $, une hausse de 2,0 % par rapport à 2007, mais de près de 30 % par rapport à 2000. François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, rappelle que les revenus n’ont pas suivi la même courbe : « Alors qu’une personne travaillant 40 heures par semaine au salaire minimum devait déjà consacrer 43 % de ses revenus pour payer le loyer moyen à Montréal en 2000, c’est maintenant 45 % qu’elle doit y engloutir. Elle doit donc encore plus couper dans ses autres besoins essentiels comme la nourriture. Imaginons si cette personne est à l’aide sociale où la prestation de base n’a augmenté que de 15 %. »

Dans la région de Québec, la hausse a été de 26 % depuis 2000, le loyer atteignant aujourd’hui 653 $. À Sherbrooke et Gatineau, elle a été de 24 %, le loyer d’un 4 ½ étant de 677 $ par mois dans cette dernière ville.

Dans les régions de Saguenay et Trois-Rivières qui avaient jusqu’ici été moins affectées par les augmentations, le loyer moyen a augmenté respectivement de près de 6 % et de 4 % en 2008.

Où sont passés les logements ?

Le FRAPRU s’interroge finalement sur ce qui apparaît être une véritable érosion du parc de logements locatifs dans la région métropolitaine de Montréal. Le nombre de logements recensés par la SCHL en octobre 2008 est en effet de 448 848, soit 29 000 de moins qu’il y a à peine deux ans.

Ce communiqué constitue une première réaction du FRAPRU au Rapport de la SCHL. Une analyse plus approfondie sera publiée plus tard ce matin, avec des chiffres sur l’offre de logements par gamme de loyer et des chiffres sur d’autres centres urbains.

Mots-clés : Communiqués

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