Édition du 16 avril 2024

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Négociations du secteur public

Sondage - 87 % de la population estime que les demandes du personnel de l'éducation et de la santé sont réalistes (CSQ)

MONTRÉAL, le 24 mai 2021 - Représentant près de 125 000 membres du personnel œuvrant chaque jour dans les établissements scolaires, de santé et les cégeps, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) rend publiques les données d’un sondage réalisé par la firme CROP dans le contexte des négociations entourant le renouvellement des conventions de travail des milliers de femmes œuvrant en forte majorité dans les services à la population. Les données font part d’un appui clair du public en faveur du rehaussement des conditions de travail du personnel alors que les demandes syndicales se butent au refus obstiné du gouvernement Legault d’investir davantage dans les services publics.

Les données du sondage sont accessibles ici.

Connaissance de la négociation et des offres gouvernementales

Tout en étant bien au courant du contexte de la négociation qui se déroule entre le gouvernement du Québec et ses employés à propos du renouvellement des conditions de travail (77 %), les Québécoises et les Québécois disent être peu ou pas du tout informés du contenu des offres gouvernementales à une hauteur de 63 %. En parallèle, une forte majorité des personnes interrogées (87 %) jugent que les demandes du personnel de la santé, des services sociaux et de l’éducation pour améliorer leurs conditions de travail sont réalistes.

« Tout le monde connaît quelqu’un qui travaille en éducation ou en santé. En ce sens, la majorité de la population est tout à fait consciente du contexte de manque de ressources et de surcharge qui affecte les services publics depuis des années. Nous ne demandons pas la lune, mais davantage de ressources pour accomplir mieux nos tâches et pour combler les coupes des années passées. C’est ce que la population semble reconnaître », explique la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.

Rappelons que la CSQ demande, pour ses membres, une bonification salariale de 6 % sur 3 ans ou une augmentation fixe minimale de 1,80 dollar sur la même période et qu’elle réclame des investissements significatifs pour les conditions de travail spécifiques. Chiffrées à près de 170 millions de dollars par année pour l’amélioration des services en éducation et en santé, les demandes de la CSQ font l’objet d’un refus catégorique du gouvernement Legault, qui pourtant, la semaine dernière, s’est engagé en faveur du projet de création du troisième lien de la région de Québec, évalué à 10 milliards de dollars, essentiellement pour des voitures et du béton

Des problèmes d’attraction et de rétention reconnus en éducation et en santé

Quatre-vingt-quinze pour cent des Québécoises et des Québécois sondés mentionnent être plutôt ou tout à fait d’accord avec l’affirmation que les problèmes d’attraction et de rétention du personnel en éducation, en santé et dans les services sociaux existaient avant la crise de la pandémie. Une proportion semblable (90 %) appuie l’idée que la pandémie a aggravé ces problèmes (tout à fait d’accord : 50 % ; plutôt en accord : 40 %). Concernant les moyens à mettre en œuvre pour contrer les problèmes d’attraction et de rétention du personnel, les répondants disent être tout à fait d’accord (45 %) ou plutôt en accord (46 %) que l’amélioration des conditions de travail est le meilleur moyen (total en faveur : 91 %).

Meilleures conditions ? Meilleurs services !

Très largement (91 %), les Québécoises et les Québécois sont tout à fait en accord (48 %) ou plutôt en accord (43 %) pour dire que l’amélioration des conditions de travail de la majorité du personnel de l’éducation, de la santé et des services sociaux serait bénéfique pour les services aux élèves, aux étudiants et aux patients. De la même façon, 91 % des personnes interrogées sont d’accord (tout à fait 52 % ; plutôt 40 %) pour dire que le gouvernement devrait investir davantage en éducation, en santé et dans les services sociaux.

Dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, 79 % des Québécoises et des Québécois sondés sont tout à fait d’accord (38 %) ou plutôt en accord (41 %) avec l’affirmation que des investissements supplémentaires en éducation et en santé auraient permis d’atténuer les effets de la crise auprès de la population.

Pour Sonia Ethier, la population québécoise envoie un message extrêmement clair au gouvernement sur les bénéfices directs liés à l’amélioration des conditions de travail du personnel des établissements scolaires, de santé et des cégeps. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Il faut rappeler que chaque dollar investi dans les services publics rapporte 1,20 dollar à la société. Ce sont des solutions directes aux nombreux problèmes sociaux auxquels nous sommes collectivement confrontés, comme le décrochage ou la prévention de maladies chroniques. Le seul qui ne semble pas voir les bénéfices liés aux meilleures conditions de travail dans les services publics, c’est le premier ministre François Legault ! », dit la porte-parole.

Pour une hausse des taxes et des impôts pour les plus fortunés

Le coup de sonde de la CSQ permet de réaliser que 76 % des personnes interrogées se disent très ou assez favorables à une augmentation des impôts pour les plus fortunés, dans l’objectif d’investir davantage en éducation et en santé.

À ce sujet, la présidente de la Centrale, Sonia Ethier, demande au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de cesser de se porter à la défense des plus fortunés et d’améliorer, dès maintenant, les services de la majorité par l’instauration de différentes mesures permettant une meilleure redistribution de la richesse. « Des mesures simples, soutenues par plusieurs économistes, comme la réduction des subventions indirectes aux entreprises, l’inclusion de 75 % des gains en capital dans le revenu imposable et la taxation des géants du numérique, pourraient générer plus d’un milliard de revenus sans toucher les familles de la classe moyenne. C’est une question de choix politique, et la balle est dans le camp du gouvernement ! » rappelle la présidente.

Méthodologie

Le sondage a été réalisé auprès de 1 000 Québécoises et Québécois âgés de 18 ans et plus. La collecte des données s’est déroulée entre le 14 et le 18 mai 2021 par le biais d’un panel Web. Les résultats ont été pondérés afin de refléter la distribution de la population à l’étude selon le sexe, l’âge, la région de résidence, le niveau de scolarité et la langue maternelle des répondants.

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