« Le gouvernement annonce qu’il ira chercher 365 M$ cette année en redevances minières. Or, comme l’a démontré notre note socio-économique publiée la semaine dernière ce niveau de redevances fera du Plan Nord un projet déficitaire pour l’État québécois. Si, au lieu de percevoir ces redevances sur le profit des entreprises le gouvernement les percevaient sur la valeur du minerai il irait chercher un montant de 775 M$. » constate Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS.
Le budget annonce que le gouvernement prendra des parts dans certaines entreprises minières à travers une nouvelle structure appelée Ressources Québec. Cependant, les dividendes ainsi récoltés n’iront pas au fond consolidé de l’État, mais bien à financer de nouveaux projets miniers. « On participe à des entreprises minières pour financer strictement d’autres entreprises minières. En quoi l’État est-il gagnant dans cette stratégie ? » se questionne Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS.
Par ailleurs, dans le budget du Québec deux fascicules visent à faire le bilan de l’action gouvernementale sur le revenu disponible des Québécois et sur la lutte à la pauvreté et n’annoncent pas de nouvel investissement. Or, ces bilans comportent d’importantes omissions.
« On nous dit que les inégalités sont en diminution au Québec, mais dans la plupart des calculs du ministère on omet de considérer le 10% le plus riche. Pourtant les revenus de cette part de la population a crû de façon importantes dans les dernières années. Par exemple, le revenu moyen des ménages de 250 000$ et plus sont passés de 482 000$ à 517 000$ de 2005 à 2009. De la même manière, le gouvernement se lance dans une série d’étude de cas pour affirmer que les Québécois ont plus de revenus disponibles. Pourtant, dans son budget le gouvernement ne mentionne pas une seule fois l’endettement des ménages. Si le revenu disponible est en telle croissance, comment expliquer l’endettement croissant des ménages. » lance Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS.