Édition du 16 avril 2024

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Comme un long fleuve tranquille… » — Michel Arsenault, président de la FTQ

Québec, le 20 mars 2012 – La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), à la lecture des mesures du budget du Québec, reste sur sa faim sur la plupart d’entre elles.

Il s’agit là d’un budget préélectoral, avec un saupoudrage de mesures pour une clientèle diversifiée. La FTQ note que plusieurs de ces mesures étaient par ailleurs annoncées dans le budget de l’année dernière.

Retraite : Québec rate la cible

« La FTQ est particulièrement déçue du fait que le ministre des Finances s’obstine à garder le cap sur la création du régime volontaire d’épargne-retraite (RVER), un régime qui n’a rien à voir avec la retraite. Il s’agit en fait d’une forme de REER que les employeurs ont l’obligation de mettre sur pied, sans payer aucune cotisation, alors que les travailleurs et les travailleuses en auront l’entière responsabilité, avec tous les risques financiers que cela implique et des frais de gestion de l’ordre de 2,5 % à 3 %. Le RVER est une incitation aux employeurs à mettre fin aux régimes complémentaires existants », a commenté le président de la FTQ, Michel Arsenault.

« À la FTQ, nous croyons que la seule solution, équitable pour l’ensemble de la population, c’est de bonifier le Régime de rentes du Québec. Tout d’abord, parce que cela constitue un vrai régime de retraite où tous participent également à peu de frais (0,8 %), parce que cela soulagerait la pression sur les employeurs face aux régimes complémentaires et parce que cela diminuerait la responsabilité du gouvernement de venir en aide aux retraités en situation de pauvreté. Alors que la moitié des Québécois et des Québécoises n’ont pas de régime de retraite, nous sommes convaincus que le RVER est la pire des solutions et que, déjà amplement endettés, peu seront enclins à y épargner suffisamment pour s’assurer une retraite confortable. »

L’avenir des générations

La FTQ constate également que si le gouvernement réussit à maintenir à flot les systèmes de santé et d’éducation, il jette son dévolu sur le retour à l’équilibre budgétaire.

Par ailleurs, en promettant de consacrer au Fonds des générations jusqu’à 2,5 milliards de dollars en une seule année pour le remboursement de la dette, le gouvernement se prive des moyens de léguer aux générations futures la véritable assise de leur réussite : la santé, l’éducation et une retraite à l’abri des soucis.

La FTQ ne s’attendait pas à ce que le gouvernement donne aujourd’hui satisfaction au mouvement étudiant, mais elle aurait aimé que le ministre des Finances invite ses représentants au dialogue.

Régions : un brin d’espoir

Finalement, la FTQ estime que les annonces faites quant au Plan Nord sont loin d’être à la hauteur des ambitions clamées par le gouvernement.

« Malgré tout, je dois dire que nous sommes contents de voir que le gouvernement se préoccupe enfin de la deuxième et de la troisième transformation, particulièrement dans le secteur forestier. Cela devrait donner une bouffée d’air dans les régions touchées. Par contre, dans le secteur des mines, nous aurions souhaité que le gouvernement amorce une réflexion en profondeur sur le système des redevances et, qu’à l’instar d’autres pays dans le monde, il privilégie des droits fondés sur le niveau de production plutôt que sur celui des profits, qui sont sujets à beaucoup de volatilité et de création comptable. Il faut également insister sur la nécessité de promouvoir davantage la deuxième et la troisième transformation dans les métaux », a conclu Michel Arsenault.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus de 600 000 membres.

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