« On salue l’ouverture du gouvernement fédéral à la science et à la prise de décision éclairée, ce que confirme la création du poste de conseiller scientifique en chef, geste encourageant à une époque dite ‘postfactuelle’ où les faits sont souvent volontairement ignorés. Toutefois, force est de constater que beaucoup reste à faire en matière de financement de la recherche dans tous les champs disciplinaires », affirme Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU. « L’annonce de la création de 25 nouvelles chaires de recherche du Canada orientées vers les sciences de la santé et les sciences appliquées nous fait craindre un plus grand déséquilibre entre les différentes disciplines. »
L’activité de recherche est trop intimement liée à la vie universitaire pour qu’on prive les professeurs des ressources essentielles pour faire avancer les connaissances et former la relève dans tous les domaines. « Si 55 % des membres du corps professoral québécois s’investissent en recherche dans le vaste champ des arts et lettres et des sciences humaines et sociales, ils doivent se partager la portion congrue des budgets », déplore M. Lafortune.
Par ailleurs, les résultats de l’examen du soutien fédéral aux Sciences mené en 2016 par la ministre Kirsty Duncan se font toujours attendre. Or, il est urgent de retrouver un équilibre entre le financement de la recherche libre et orientée, notamment afin d’accroître le potentiel d’innovation qui émane des projets de recherche plus audacieux. « La FQPPU aurait souhaité que le présent budget contienne des engagements plus fermes en ce sens », renchérit M. Lafortune.
La volonté d’Ottawa d’investir 90 millions supplémentaires dans le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire est louable, mais la FQPPU rappelle que l’éducation demeure une compétence exclusive des provinces et que celles-ci doivent conserver leur prérogative quant à la façon dont ces sommes sont engagées.
La FQPPU représente la majorité des professeures et professeurs réguliers dans les universités francophones et anglophones du Québec.
Source :
Hans Poirier, FQPPU