En effet, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec (MEIE) a réduit d’environ 20% le financement de fonctionnement de chaque CCTT. Cette décision se traduit par une perte de 86 000 $ par établissement. La situation est d’autant plus déplorable que l’an dernier, les CCTT avaient fait état que le manque de financement public avait contribué à créer un déficit important pour le tiers d’entre eux.
Le personnel des CCTT inquiet pour son avenir
Pour les représentants du personnel professionnel et de soutien à l’œuvre dans plusieurs de ces centres collégiaux, il est important de rappeler que les 59 CCTT contribuent positivement à l’écosystème de l’innovation et au développement économique. Ils s’inquiètent des effets des coupes sur la réussite des 17 000 étudiantes et étudiants concernés par les activités des CCTT et qui, notamment par les stages, y acquièrent, entre autres, une expérience pratique renforçant leur employabilité.
« Les coupes menacent les CCTT dont les chercheuses et chercheurs possèdent des expertises de pointe dans leur domaine. Il faut protéger ces expertises qui se sont développées dans les dernières décennies et qui contribuent notamment au développement économique du Québec », affirme Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ.
Passer de la parole aux gestes pour l’innovation
Nous notons également l’incohérence de ces restrictions budgétaires avec la vision exprimée par le MEIE dans sa Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation 2022-2027, où le gouvernement Legault rappelait l’importance des CCTT dans l’économie régionale et affirmait, vouloir en particulier « maximiser la performance des centres et des plateformes de recherche […] la cohésion et la mutualisation de leurs interventions, […] augmenter le développement de collaborations avec les autres acteurs de l’innovation, comme les universités. »
Valérie Fontaine, présidente de la FPSES-CSQ, résume la situation : « Nous nous demandons comment les récentes coupes vont améliorer la performance de ces centres, dont le gouvernement vante lui-même les mérites. Elles ne feront qu’amplifier la précarité à laquelle fait déjà face, plus souvent qu’autrement, le personnel en recherche. Ces coupures font craindre le pire pour leurs emplois. Il se dit sensible à la fois à l’économie et à l’éducation, mais le gouvernement coupe leurs ailes aux innovateurs de demain. »
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