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Montréal (17 juillet 2020) - Une pétition visuelle de plus de 200 photographies de travailleur.euse.s agricoles migrant.e.s a été collée ce matin dans le bureau de circonscription du Premier ministre Trudeau à Montréal (1100 Crémazie Est) pour réclamer le statut d’immigration complet et permanent pour tous, la dernière action des migrant.e.s d’autodetermination, s’exprimant pour iels-mêmes. Des changements devraient être apportés aux programmes de travailleur.euse.s agricoles migrant.e.s peu après les grandes flambées de COVID-19, la mort de trois migrants : Rogelio Muñoz Santos, Bonifacio Eugenio Romero et Juan López Chaparro.

« Nous avons besoin d’un système d’immigration à un seul niveau où tout le monde dans le pays a les mêmes droits et protections, pas un système de précarité et de temporalité qui oblige les gens à des conditions de travail et de logement dangereuses et mortelles », explique Syed Hussan, directeur exécutif de Migrant Workers Alliance for Change. « Nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral fasse ce qu’il faut et rapidement, en garantissant à tout le monde au pays un statut d’immigration complet et permanent. »

« Le gouvernement Canadien a dit qu’il devait faire mieux pour les travailleurs migrants, mais jusqu’à présent, tout ce qu’il nous a donné, ce sont des ordures. Nous ne voulons pas être sauvé.e.s, nous voulons l’égalité des droits. Nous élevons la voix afin que le Premier Ministre Justin Trudeau entende notre appel pour un statut permanent pour tous », a déclaré Clarke, ouvrier agricole Jamaïcain et père qui a été séparé pendant 4 ans de son fils de 12 ans.

« Je travaille au Canada depuis 30 ans, j’ai vu passer cinq Premiers Ministres et ils ont tous et chacuns été témoins d’un large éventail de discrimination, de racisme et de ségrégation. Je n’ai vu aucun d’entre eux écouter le cri des travailleur.euse.s migrant.e.s ; nous sommes malmené.e.s, refusé.e.s et maltraité.e.s. Le plein statut d’immigration pour tous est la seule façon que cela changera », a déclaré Romar, un ouvrier agricole saisonnier qui cultive des cerises et des pêches. Romar et ses collègues ont aidé à coordonner la pétition visuelle, qui comprend de nombreux travailleur.euse.s le visage découvert malgré la crainte de représailles.

CONTEXTE

•Au Canada, 1 personne sur 23 est titulaire d’un permis de travail, d’études ou humanitaire ou est sans papiers, soit plus de 1,6 million de personnes au total.

•La plupart des migrant.e.s ont été exclus des prestations d’urgence, y compris les revenus, les soins de santé ou d’autres soutiens pendant COVID-19, malgré la perte de travail et de salaires.

•Celles et ceux qui ont continué à travailler l’ont fait dans des conditions de logement et de travail dangereuses. Plus de 1 000 travailleur.euse.s agricoles migrant.e.s en Ontario ont été infecté.e.s. Les travailleur.euse.s domestiques migrant.e.s n’ont pas pu quitter le domicile de leur employeur.e. Les étudiant.e.s, les réfugié.e.s et les sans-papiers étaient pris au piège dans un travail dangereux. Ce sont toutes et tous des travailleur.euse.s essentiel.le.s.

•Les migrant.e.s et les sans-papiers ont agis face à la situation, notamment :

◦Entre le 15 mars et le 15 avril, plus de 2 000 migrant.e.s et sans-papiers ont appelé des députés pour avoir accès au soutien du revenu.

◦Le 14 juin, des milliers de migrants ont laissé des messages au Premier ministre Trudeau - une douzaine ont pris la parole lors d’un rassemblement en ligne.

◦Le 4 juillet, des migrant.e.s ont manifesté à Montréal et à Toronto. Des milliers de personnes ont de nouveau appelé le premier ministre Trudeau pour le statut pour tous.

SOURCE

Migrant Workers Alliance for Change