Édition du 26 mars 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Politique québécoise

Les Assises des États généraux sur la souveraineté de la région de Québec

En marge du mouvement, en marge des enjeux véritables !

Le 27 mai dernier, se sont tenues à Québec les assises régionales de la Commission des états généraux sur la souveraineté du Québec. Cette rencontre a réuni plus de 125 militants et militantes souverainistes qui étaient invités à identifier les blocages du système canadien au développement du Québec.

Déjà, le document d’animation intitulé Quel avenir ? Province ou pays, identifiait ces blocages au niveau identitaire et linguistique, au niveau économique et en matière de développement durable, au niveau du développement des régions et de l’aménagement du territoire, au niveau de la redistribution fiscale et sociale, au niveau de la présence du Québec dans le monde et, enfin, au niveau constitutionnel et institutionnel.La Commission demandait aux personnes qui présentaient des mémoires d’illustrer, au niveau régional cette fois, la façon dont se concrétisaient ces blocages.

Cette discussion devait se faire dans 4 ateliers, mais compte tenu de la faible participation, (et il faut mentionner la très faible participation des femmes et des jeunes) à cette rencontre, l’ensemble des échanges se sont fait en plénière.

Très peu d’interventions se sont inscrites dans l ’identification des blocages du système canadien, et moins encore au niveau de l’illustration régionale de ces blocages. Bien que les commissaires aient expliqué à plusieurs reprises, que les assises de ce printemps constituaient une première phase des États généraux, c’est plutôt sur la crise du mouvement souverainiste lui-même que l’on aspirait à échanger.

C’est ainsi que de jeunes militants ont présenté comme obstacle à la souveraineté et à l’émancipation nationale du Québec le ralliement des élites nationalistes au modèle néolibéral. D’autres personnes ont cru nécessaire de critiquer le peu de place accordée aux nations autochtones dans le document d’animation et la nécessité pour les souverainistes de discuter sérieusement des impacts de la lutte pour la souveraineté sur les autochtones et inversément de la nécessité de réfléchir à l’impact des choix des nations autochtones dans notre lutte pour l’indépendance nationale.

La porte-parole de la région de Québec De Québec solidaire, Monique Voisine, a lu un mémoire, où elle insistait sur la nécessité de centrer le travail des États généraux sur le fait que le défi majeur était d’identifier les voies qui permettraient de construire la volonté majoritaire en faveur de l’indépendance du Québec. Elle concluait son intervention par ces mots :

"Comment construire au cœur de la vie de cette nation, cette volonté majoritaire pour un État du Québec réellement indépendant ? Ce projet national d’indépendance ne peut faire abstraction d’un projet social. Le projet social, le Québec que nous voulons, doit être une force motrice de l’aspiration à l’indépendance nationale. Car la question centrale c’est celle du ralliement de la majorité de la nation québécoise à l’indépendance. Il est plus que temps de lier dans une démarche unique le triple combat démocratique, indépendantiste et social pour le Québec indépendant que nous voulons ? »

En après-midi, Jacques Parizeau prononçait un discours sur les perspectives de la souveraineté. La presse aura retenu de ces propos essentiellement son commentaire sur la lutte étudiante qu’il a présentée comme « l’extraordinaire réveil d’une génération ».

Des délégué-e-s devaient finalement être choisi-e-s pour représenter la région pour la « Grande Assemblée des États généraux qui doit se tenir à l’automne prochain et qui décidera de la nature des prochaines phases des États généraux sur la souveraineté. Le défi de ces états généraux est sans contredit d’articuler les préoccupations du peuple du Québec au combat indépendantiste.

Bernard Rioux

Militant socialiste depuis le début des années 70, il a été impliqué dans le processus d’unification de la gauche politique. Il a participé à la fondation du Parti de la démocratie socialiste et à celle de l’Union des Forces progressistes. Militant de Québec solidaire, il participe au collectif de Gauche socialiste où il a été longtemps responsable de son site, lagauche.com (maintenant la gauche.ca). Il est un membre fondateur de Presse-toi à gauche.

Sur le même thème : Politique québécoise

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...