Édition du 23 avril 2024

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Politique d’austérité

Fermeture du centre de détention Maison Tanguay - La surpopulation carcérale se maintiendra, déplore le SFPQ

QUÉBEC, le 24 sept. 2015 - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) craint les impacts du transfert de la population carcérale de l’Établissement de détention Maison Tanguay (EDMT) vers l’Établissement de détention Leclerc de Laval (EDLL) en février 2016. Depuis 10 ans, la population moyenne dans les prisons s’est d’ailleurs accrue de 31 %, selon les données du ministère de la Sécurité publique (MSP). Le taux d’occupation des places disponibles est toujours au-delà de la capacité, soit à 103 %.

Puisqu’une majorité des détenus incarcérés à l’établissement de Laval devront être relogés ailleurs, la décision annoncée aujourd’hui par le MSP contribuera à accentuer le problème de surpopulation dans les prisons québécoises estime le SFPQ. « Nous nous questionnons sur les intentions du ministère quant à la fermeture dite "temporaire" du centre de détention Tanguay. Sera-t-il véritablement rouvert après rénovations ou s’agit-il d’une façon de réduire les coûts et de répondre aux impératifs budgétaires de couper dans ce ministère ? », se demande la présidente générale du SFQP, Lucie Martineau

L’ouverture de l’EDLL avait permis de diminuer temporairement le problème chronique de surpopulation carcérale qui pourrait cependant reprendre de l’ampleur, comme en fait foi une étude récente de la Direction de la sécurité des Services correctionnels du Québec, qui prévoit un déficit de près de 2 000 places en 2020. « La surpopulation carcérale et les transferts réguliers de détenus entre établissements qui en découlent, nuisent aux efforts de réhabilitation et font augmenter la tension entre les détenus, et entre les détenus et les travailleurs des établissements carcéraux, comme les cuisiniers que nous représentons », ajoute Mme Martineau.

Au printemps dernier, le ministère de la Sécurité publique avouait aux médias que la loi C-10 du gouvernement Harper adoptée en mars 2012, aurait contribué à cette situation, notamment l’imposition de peines minimales obligatoires pour plusieurs infractions criminelles auparavant passibles de peines à domicile. « Avec l’application de cette loi fédérale par les tribunaux, la population carcérale augmentera inévitablement au cours des prochaines années. Déjà, le personnel qui œuvre dans les prisons québécoises est à même de constater au quotidien les impacts de cette loi », précise madame Martineau.

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