Édition du 16 avril 2024

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Indexation des pensions : 25 ans plus tard, le pouvoir d'achat des retraités diminue sans cesse

À l’occasion de la tenue d’une commission parlementaire sur l’indexation, au cours de laquelle étaient entendus leurs représentants, plusieurs centaines de personnes retraitées membres de l’AREQ et d’autres associations ont interpellé aujourd’hui les élus à propos de la diminution constante de leur pouvoir d’achat. Elles ont du même coup réclamé que le gouvernement réponde sans tarder à leur demande de création d’une table de travail pour étudier des solutions concrètes à une iniquité qui les affecte depuis plus de 25 ans.

« Comme nous comme pour l’ensemble des Québécois, l’essence augmente, l’électricité augmente, les denrées alimentaires et les médicaments augmentent, presque tout augmente… sauf notre pension, qui est pratiquement gelée depuis que le gouvernement en a décidé par décret en 1982. Le résultat, c’est que d’année en année, nous perdons de notre pouvoir d’achat et nous nous appauvrissons. Il est temps de remédier à cette situation », a souligné la présidente de l’AREQ, Mariette Gélinas, en s’adressant aux personnes retraitées venues appuyer leurs représentants entendus en commission parlementaire.

Un rapport fourre-tout inutilement complexe

Lors des audiences de la Commission des finances publiques, les représentants des retraités, Mariette Gélinas de l’AREQ et André Goulet de l’AAR, ont rappelé aux parlementaires qu’ils ont été les premiers à se réjouir de la création d’un comité devant faire la lumière à propos du dossier de l’indexation et qu’ils ont sans doute été les plus déçus que le comité ne puisse remplir pleinement son mandat. Ils ont également expliqué pourquoi ils n’ont pu endosser, dans sa forme finale, le rapport du Comité de travail. Celui-ci a trois principaux points faibles :

1) il outrepasse le mandat du comité. Ce mandat consistait essentiellement à déterminer « combien coûte l’indexation » plutôt que « comment la financer », une question certes importante, mais relevant davantage de la sphère politique que d’évaluations d’actuaires ;

2) il est inutilement long et complexe. Le rapport compte en effet 273 pages, si on inclut le volume 2, de sorte qu’il complexifie encore davantage le dossier par l’ajout de nombreux tableaux et graphiques qui n’apportent aucun véritable éclairage au commun des mortels ;

3) il élude la question fondamentale des 6 milliards $ de la caisse des participants au RREGOP qui ressortent de la plus récente évaluation actuarielle de la CARRA. Le rapport présente ce montant comme une simple « réserve » alors qu’il s’agit, en fait, d’un surplus qui aurait pu être affecté, en partie, à la correction de l’indexation.

Les retraités présentent un rapport alternatif plus neutre et plus clair

Démontrant leur bonne foi et leur désir de relancer le dossier, les retraités ont présenté aux parlementaires un rapport alternatif qui aurait pu, selon eux, rallier l’ensemble des membres du comité. Celui-ci reprend les principales données figurant dans le rapport déposé par le comité en mai, en y apportant toutefois quelques précisions. Il se veut davantage neutre, clair et concis, tout en répondant au mandat précis octroyé par l’Assemblée nationale.

Le rapport complet est disponible au www.areq.qc.net.

« Le Comité de travail banalise la problématique de l’indexation en l’ensevelissant sous un rapport de plus de 200 pages. Le gouvernement banalise la problématique en nous dépeignant comme des gras dur. Nous en avons plus qu’assez et nous tenons à replacer les choses dans leur perspective. Il est temps que nous avancions, plutôt que de chercher des échappatoires et des boucs émissaires. Il est temps de créer une table de travail réunissant le gouvernement et les associations de personnes retraitées pour chercher des solutions aux problèmes bien réels que vivent des dizaines de milliers d’ex-employés de l’État », a conclu le président de l’Alliance des associations de retraités, André Goulet.

Profil de l’AREQ

Fondée en 1961, l’AREQ (CSQ) – Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec, regroupe plus de 51 000 personnes retraitées du secteur de l’éducation, de la santé, des services de garde, des communications, des loisirs, de la culture et du milieu communautaire. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Mots-clés : Communiqués

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