Dès l’origine sous la tutelle des grandes puissances
A l’origine, en 1945, l’ONU est fondé sur le principe de l’égalité des États souverains, « un État une voix ». Mais d’emblée les grandes puissances imposent leur contrôle sur l’institution par la mise sur pied d’un directoire, le Conseil de sécurité formé de cinq membres permanents qui se définissent comme les garants de la paix internationale : États-Unis, URSS, Chine de Tchang Kaï-chek, France et la Grande-Bretagne.
L’Assemblée générale des Nations unies ne dispose que d’un pouvoir de recommandations. Seul le Conseil de sécurité disposent d’un pouvoir de décider d’interventions militaires et de sanctions économiques. Trois ans plus tard, l’ONU adopte une Déclaration universelle des droits humains, première déclaration internationale signée par différents États qui reconnaissent que les droits humains sont matière du droit international. Cette avancée importante exprime les exigences démocratiques qui se sont développées avec la montée des luttes après la Deuxième guerre, particulièrement de 1945 à 1948.
Pourtant, l’ONU n’a pu empêcher la guerre de Corée. Elle a en assuré sa légitimité en contradiction totale avec sa Charte. Elle n’a pu empêcher la guerre du Vietnam. Elle n’a pu empêcher la guerre entre l’Irak et l’Iran qui a fait un million de morts. Elle n’a pu empêcher les guerres ouvertes et larvées au Proche-Orient. Elle n’a pu empêcher l’intervention meurtrière de la Russie en Tchétchénie...
La dérive de l’ONU vers la légitimation des guerres d’agression
Nous avons assisté ces dernières années à une dérive complète de l’ONU avec le violation des principes de la Charte des Nations unies dont l’article 1 affirme que le rôle de l’ONU est de : Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin prendre des mesures collectives et efficaces en vue de prévenir et d’écarter la menace contre la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix ». Après 2001, elle a avalisé, après le fait, l’intervention américaine en Irak et en Afghanistan.
Depuis l’effondrement de l’URSS, la volonté de Washington d’agir unilatéralement a parfois été entravée par le droit de veto des autres membres du Conseil de sécurité. Cela n’a pas empêché Washington d’agir unilatéralement et de réussir par la suite à obtenir l’aval de l’ONU pour légitimer son intervention. Sa recherche d’une suprématie sur le monde a conduit les États-Unis à s’opposer à la légalité internationale qui s’était développée particulièrement dans le cadre des activités des Nations unies. Son unilatéralisme a ainsi conduit le gouvernement Bush à retirer son pays d’instances ou de traités internationaux.
Mais l’échec irakien a amené les États-Unis à moduler son unilatéralisme et à rechercher un consensus mininal avec les autres puissances dans le cadre de l’ONU. C’est dans la mesure où le recours à l’ONU peut lui être utile que Washington à recours à cette organisation. Le gouvernement américain vise maintenant à réduire l’ONU a une instance de légitimation de ses guerres d’agression aux yeux de l’opinion internationale. C’est pourquoi un secrétaire-général docile est un élément utile dans l’ensemble de ses dispositifs assurant sa volonté d’hégémonie mondiale.