Édition du 16 avril 2024

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Débats : quel soutien à la lutte du peuple ukrainien ?

La lutte pour l’autodétermination de l’Ukraine (I)

Entretien avec Yuliya Yurchenko conduit par Ashley Smith.

Mais soyons clairs : l’Ukraine n’est pas le foyer fasciste que présente la propagande russe. Par exemple, les partis d’extrême droite ont été battus lors des élections de 2014. Leur vote a baissé de façon spectaculaire et ils ont perdu des sièges.

Tiré du site A l’encontre
13 avril 2022

Ashley Smith : Quelles sont les conditions de vie des Ukrainiens dans cette guerre ? Quel est l’état de la résistance militaire et civile à l’invasion de la Russie ?

Yuliya Yurchenko : Tout d’abord, c’est vraiment bien de m’entretenir avec vous et de raconter l’histoire de cette guerre et de cette résistance d’un point de vue ukrainien et de gauche. Je pense que tout le monde sait que les bombardements russes ont gravement endommagé des villes entières, notamment Marioupol, et tué un nombre innombrable de personnes. Ses troupes et ses attaques de missiles ont chassé un grand nombre de réfugié·e·s du pays et déplacé encore plus de personnes à l’intérieur de celui-ci. Personne ne connaît les chiffres exacts.

Des millions de réfugié·e·s ont fui vers les pays voisins, où ils ont été accueillis, hébergés et aidés. Dans le même temps, il est arrivé que des migrants et des réfugiés non blancs soient bloqués ou envoyés à l’arrière de la file d’attente. Cela a donné lieu à de tristes affrontements à la frontière.

Je me trouve actuellement à Vinnytsia, à peu près à mi-chemin entre Kiev et Lviv. Elle est considérée comme l’une des villes les plus calmes d’Ukraine. Nous avons été frappés par des missiles russes, mais pas aussi fréquemment que d’autres endroits. Beaucoup de personnes déplacées à l’intérieur du pays se sont réfugiées ici et ont trouvé un logement dans des écoles, des hôtels, des appartements loués et chez des particuliers. Des réseaux de bénévoles leur fournissent de la nourriture, des vêtements et des médicaments.

Depuis que la loi martiale a été déclarée et que les fournitures médicales ont été réquisitionnées pour les troupes, l’accès aux médicaments est un problème aigu. Il est très difficile d’obtenir des ordonnances pour de l’insuline et des médicaments pour la régulation du sang lorsque les gens ne peuvent pas voir leur médecin de famille et que les stocks sont faibles.

Les personnes déplacées à l’intérieur du pays s’affrontent donc à des problèmes de santé aigus, même si des volontaires leur viennent en aide. Nous ne connaîtrons l’étendue des dégâts causés par la guerre qu’une fois celle-ci terminée. Mais, massivement, les gens paient un prix énorme en termes de vie, de santé et surtout de santé mentale.

Néanmoins, la résistance est très forte. Les gens se sont portés volontaires pour servir dans l’armée en très grand nombre, en fait plus que l’armée ne pouvait en accueillir. Ceux qui n’avaient pas de formation militaire préalable ont été refusés, pour l’instant.

Il existe donc d’importantes réserves de personnes prêtes à rejoindre la résistance militaire, qui ont été formées au combat sous l’ancien système soviétique. La Russie ne peut certainement pas s’en vanter. Elle n’a même pas la confiance politique nécessaire pour appeler les réserves, car les Russes n’ont aucune raison convaincante de se battre, hormis quelques mythes impériaux à peine crédibles.

Pour les Ukrainiens, c’est un combat existentiel. L’identité de notre pays, ses frontières territoriales et notre existence même sont attaquées en ce moment même. C’est pourquoi la solidarité et la mobilisation à l’échelle nationale pour défendre le pays ont été grandes malgré l’avantage militaire écrasant de la Russie.

Les gens n’abandonnent pas, malgré les effets inévitablement déshumanisants de la guerre, la violence sexuelle et les images, vidéos et histoires démoralisantes de la destruction de pans entiers du pays. Nous faisons reculer l’invasion russe. C’est une résistance populaire totale qui rend très fier.

Peu de gens s’attendaient à ce niveau de résistance militaire et civile, y compris ceux qui sont les plus optimistes et les plus patriotes en Ukraine. Cela a également surpris les puissances occidentales qui, je pense, ont minimisé la menace de l’invasion russe et ont ensuite pensé que l’Ukraine capitulerait rapidement. Elles pensaient que ce serait affreux, mais que ce serait terminé en quelques semaines.

Poutine pensait la même chose. La résistance a donc surpris le monde entier. Mais elle n’aurait vraiment pas dû surprendre tout le monde. La Russie a déclenché une résistance qui est profondément enracinée dans la lutte séculaire des Ukrainiens contre l’impérialisme russe.

Une chose qui a été remarquée est la résistance parmi les régions russophones de l’Ukraine. Comme nous le savons, la Russie a essayé d’exploiter les divisions entre Ukrainiens et russophones dans le pays depuis le soulèvement de l’Euromaïdan fin 2013. Elle s’est emparée de la Crimée et a soutenu les prétendues républiques populaires de Lougansk et de Donetsk. A quoi ressemble, dans les zones majoritairement russophones, la résistance ?

La résistance dans les zones russophones comme Marioupol a été inspirante. Elle a fait exploser le mythe propagé par Poutine selon lequel il libérait les russophones de l’oppression fasciste. Plus personne ne peut y croire.

Dans le même temps, nous devons comprendre d’où vient la division entre Ukrainiens et russophones. Elle a été fabriquée dans l’esprit public depuis la campagne présidentielle de 2004 et s’est solidifiée après le soulèvement de Maïdan en 2013-4. Maïdan était un soulèvement populaire qui ne portait pas tant sur l’adhésion à l’Union européenne que sur l’opposition aux oligarques qui contrôlent le pays, à la brutalité du gouvernement contre les manifestant·e·s et au mécontentement suscité par des décennies d’anarchie et de corruption.

Lors de ce soulèvement, l’extrême droite, qui ne représentait qu’une petite partie de la contestation, a joué un rôle organisationnel démesuré. Les commentateurs médiatiques des oligarques pro-russes, sans parler de l’Etat russe, les ont mis en avant sur les chaînes de télévision, dépeignant l’Ukraine comme envahie par les fascistes. Il ne s’agit pas de nier l’existence de l’extrême droite en Ukraine ou sa menace intrinsèque, mais simplement de dire qu’elle a été exagérée pour des raisons politiques par la Russie et ses alliés – des raisons qu’ils ont utilisées pour justifier leur prise de contrôle de la Crimée et leur soutien aux séparatistes russes à Lougansk et Donetsk, dont beaucoup de dirigeants ont été placés là par la Russie.

Les réactions populaires en Crimée et dans les prétendues républiques populaires ont été complexes. Nous n’avons pas une idée précise et objective de ce que les gens pensaient. Mais il est clair que beaucoup avaient peur d’une atteinte à leurs droits linguistiques, mais en même temps, beaucoup voulaient continuer à faire partie de l’Ukraine.

C’était un tableau très complexe qui divisait même les familles. Beaucoup craignaient également de ne pas avoir d’avenir dans le pays en raison des privations socio-économiques que l’un ou l’autre des régimes pouvait entraîner. Les données sociologiques révèlent un tableau complexe, au-delà des erreurs marginales ou des biais.

Le conflit militaire entre le gouvernement ukrainien et ses paramilitaires de droite dans le Donbass a exacerbé ces divisions. Il a provoqué toutes sortes d’atrocités des deux côtés. Les gens ont fui la région, beaucoup vers l’Ukraine et certains vers la Russie.

En conséquence, la composition démographique de la Crimée et des prétendues républiques a radicalement changé. Mais cela ne signifie pas que tous les habitants de ces territoires souhaitent désespérément faire partie de la Russie. Nous savons qu’il existe dans ces régions une forte résistance à l’invasion russe.

En Crimée, la population tatare, qui a été opprimée sous le tsar puis par Staline, a résisté à la répression de l’Etat russe. Les prétendues républiques connaissent également de graves problèmes qui ont entraîné une profonde désaffection à l’égard des séparatistes qui les contrôlent. Il y a eu une désindustrialisation et la fermeture de certaines mines. En conséquence, les syndicats ont porté plainte contre les min-Etats séparatistes. Ils ont été victimes de violations des droits de l’homme et de répression.

En réalité, ces prétendues républiques populaires ne sont ni populaires ni des républiques. Elles sont désormais sous un contrôle semi-dictatorial et assujettis à l’Etat russe. Et Poutine ne fait même pas confiance à leur loyauté et à leur fiabilité ! Donc, dans la préparation de l’invasion, la Russie a commencé à donner des ordres aux fonctionnaires séparatistes de ces républiques pour qu’ils se préparent à se mobiliser pour l’assaut à venir. Cela n’a pas enchanté tout le monde, pas même les fonctionnaires. Pour imposer leur loyauté, Moscou a emmené leurs familles en Russie, essentiellement comme otages, pour les faire chanter et les obliger à obéir.

Bien que la Russie ait des supporters dans les républiques séparatistes, il y a une désapprobation et une franche opposition à la guerre. C’est vrai même en Crimée, où malgré un soutien plus large à la Russie, il y a aussi de la dissidence et de l’opposition.

Prenons du recul par rapport à cette dynamique pour explorer les causes sous-jacentes de la guerre. Pourquoi est-il inexact de réduire la guerre à un simple conflit inter-impérialiste entre les Etats-Unis/OTAN et la Russie ? En quoi cela ignore-t-il la lutte pour la libération nationale ?

En réduisant cette guerre à un conflit entre l’Occident et la Russie, on oublie l’Ukraine et on la traite comme un simple pion entre les puissances. Cette analyse nie la subjectivité des Ukrainiens et leur rôle dans le conflit. Elle supprime également la discussion sur notre droit à l’autodétermination et notre lutte pour la libération nationale.

Bien sûr, il y a une dimension inter-impérialiste dans tout cela. C’est évident. Mais il y a aussi une dimension nationale qui doit être reconnue. Et pour la reconnaître, vous devez mettre vos lunettes de lecture décoloniale.

Vous devez tirer toutes les leçons des luttes de libération nationale en Afrique et ailleurs. Même dans les cas où des puissances concurrentes étaient impliquées, il y avait aussi la lutte pour la libération nationale des peuples opprimés. Et les penseurs et les dirigeants anticolonialistes nous ont appris à donner une voix à ces personnes et à leur lutte.

L’Ukraine mène un combat similaire. On oublie souvent que nous avons subi des siècles d’impérialisme russe, notamment sous Staline pendant la période soviétique. Cela s’est un peu calmé sous Khrouchtchev.

Oui, l’ukrainien était enseigné dans les écoles, mais principalement en tant que deuxième langue. Oui, la culture ukrainienne était autorisée, mais elle était souvent réduite à des stéréotypes exotiques. Au-delà de cette reconnaissance superficielle de l’Ukraine, la Russie – sa langue et sa culture – régnait toujours en maître. Si vous vouliez vraiment réussir, vous deviez écrire en russe, adopter la culture russe et suivre les normes artistiques russes.

Ce chauvinisme culturel n’a fait que s’intensifier dans la Russie de Poutine. Alors que sur le plan international elle était rétrogradée par les Etats-Unis, l’élite russe rêvait de rétablir sa domination sur ses anciennes colonies comme l’Ukraine pour restaurer sa sphère d’influence. Bien entendu, cela a mis la Russie en conflit avec les Etats-Unis, qui restent l’hégémon mondial.

Dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas être considérée comme avoir un projet différent de celui des Etats-Unis et du reste des puissances capitalistes. Tout comme eux, la Russie est un Etat capitaliste néolibéral qui se bat pour obtenir plus de terres, de ressources et de profits. Ses dirigeants ne se soucient pas d’améliorer la vie des Russes ordinaires qui sont exploités et opprimés.

Dans certaines villes comme Saint-Pétersbourg, les conditions sont meilleures. Elles disposent de meilleures infrastructures, de meilleurs salaires et de meilleures pensions. Mais en dehors d’elles, le pays est délabré. Ici, en Ukraine, c’est ce que nous disent les soldats russes capturés, généralement enrôlés dans des villes plus petites et plus pauvres. Ils sont absolument choqués de voir des choses simples comme des routes pavées dans les villages et les campagnes d’Ukraine.

Le régime russe, la bureaucratie d’Etat et les oligarques ont dépouillé leur propre pays et gouvernent désormais par la répression. Ils détournent l’attention de la population en invoquant des menaces extérieures impliquant un changement de régime et en cultivant des fantasmes impériaux de reconstruction de leur empire perdu. Cela les a conduits à défier les Etats-Unis et à obtenir le soutien, au moins tacite, de la Chine.

Cette dimension inter-impériale ne doit pas nous empêcher de reconnaître la centralité de la lutte de l’Ukraine pour son indépendance vis-à-vis de la domination impériale russe et occidentale. Et la concurrence impériale ne doit pas nous empêcher de voir les intérêts de classe internationaux communs qui traversent le conflit.

Il y a des oligarques russes qui exploitent la force de travail en Russie. Il y a des oligarques étatsuniens qui exploitent la force de travail aux Etats-Unis. Il y a des oligarques ukrainiens qui exploitent la force de travail en Ukraine. Et il y a des oligarques chinois qui exploitent la force de travail en Chine. Et les oligarques transnationaux nous exploitent tous. Cette analyse de classe met en évidence nos intérêts communs face à cette fratrie capitaliste en guerre.

Passons maintenant à une discussion sur le développement du capitalisme oligarchique en Ukraine, que vous analysez dans votre livre, Ukraine and the Empire of Capital. Quelles sont ses caractéristiques économiques et politiques ? Comment le président actuel, Volodymyr Zelensky, s’inscrit-il dans ces modèles ou s’en écarte-t-il ?

Ces dernières décennies ont été marquées par une expansion massive de l’empire du capital. Il a balayé le Sud mondial après que ses projets développementalistes ont été sapés, affaiblis et ont échoué. L’empire du capital a fait de même en Europe de l’Est et en Russie après la chute de l’Union soviétique.

La Russie a hérité de toutes les responsabilités légales de l’URSS, de ses obligations en vertu des traités internationaux, de sa monnaie et de son accès au capital. Sous la pression du système et de ses conseillers néolibéraux, la Russie a subi une privatisation massive, les oligarques ont profité des politiques de libre marché pour concentrer le capital entre leurs mains. Poutine a construit un nouvel Etat capitaliste répressif et néolibéral pour superviser le pays.

Après la chute de l’Union soviétique, les autres anciennes républiques se sont retrouvées soudainement indépendantes, sans monnaie propre et sans capitaux. Dans cette situation, elles n’ont eu d’autre choix que de se tourner vers les institutions financières internationales comme le FMI et la Banque mondiale.

L’Ukraine a établi sa relation avec le FMI en 1992. Sous sa tutelle, le nouveau gouvernement ukrainien a privatisé les biens de l’Etat, c’est-à-dire presque tout ce qui se trouvait dans le pays. Bien sûr, les gens avaient leurs biens personnels comme les voitures. Mais presque tout le reste, de la terre au logement, était la propriété de l’Etat.

Les logements, par exemple, étaient construits par l’Etat et donnés aux travailleurs attachés à certaines entreprises. Tout à coup, tout cela a été vendu. Les travailleurs et travailleuses ont pu privatiser – ou « acheter » – leurs maisons à bas prix, ce qui explique pourquoi le taux d’accession à la propriété est si élevé en Ukraine.

Le même programme de privatisation a été mis en œuvre dans l’industrie d’Etat. Des actions ont été créées pour les entreprises et distribuées aux travailleurs sous forme de bons d’achat. Mais les travailleurs, appauvris par l’inflation galopante, avaient besoin d’argent pour vivre, et ont donc vendu les bons aux managers. Des choses similaires ont été faites avec la terre, l’eau et les services – avec un certain degré de variation à l’échelle régionale et sectorielle. Les gestionnaires ont tout simplement englouti le pays.

Essentiellement, nous avons assisté à ce que Marx appelle l’accumulation primitive ou originelle du capital. Et il y avait beaucoup à accumuler pour les nouveaux oligarques capitalistes. Dans la région du Donbass, par exemple, il y a une industrie lourde et beaucoup de ressources naturelles comme le gaz naturel, le minerai de fer, les minéraux et le charbon. Les oligarques en devenir se sont emparés de la plupart de ces ressources.

En s’emparant de ces biens, les oligarques et leurs réseaux politiques et criminels ont construit des groupes industriels financiers prospères. Ils sont constitués à la fois d’entreprises et de banques. Ces conglomérats sont hautement concentrés et diversifiés.

Ils exercent ce pouvoir capitaliste pour contrôler directement et indirectement la politique. Certains oligarques sont devenus des politiciens. D’autres ont utilisé des mandataires au plan politique. Ils ont fait appel à des consultants, à des agences de relations publiques et à des technologies politiques développées en Occident pour créer des circonscriptions électorales afin d’être élus ou représentés.

Leur contrôle de l’Etat leur a permis à leur tour d’accélérer encore l’accumulation dans les années 1990. Ils avaient les coudées franches car le capital européen était préoccupé par l’Europe centrale, la Russie était faible et le capital transnational n’était pas encore dans le jeu. Ils ont donc pillé les biens de l’Etat pour leur propre enrichissement.

Ces oligarques étaient également en concurrence les uns avec les autres. Cette concurrence se superpose aux divisions territoriales et linguistiques entre Ukrainiens et russophones. Les oligarques ont alimenté ces divisions pour leur propre avantage politique lors des campagnes électorales. Ce faisant, ils ont transformé des différences préexistantes et largement non conflictuelles en nouvelles animosités et préjugés.

Il s’agissait d’une stratégie efficace pour diviser et gouverner la population qui n’a cessé de résister au pillage par des vagues de résistance venues d’en bas, depuis la « révolution orange » de 2004 au soulèvement de Maïdan en 2013. Ces divisions ont été amplifiées par les relations des différents oligarques avec l’UE et la Russie. Ceux-ci jouaient sur les divisions pour établir des relations avec l’une ou l’autre de ces puissances.

Tout cela a atteint son paroxysme lors du Maïdan. Les gens se sont soulevés contre les oligarques et le gouvernement, les nationalistes de droite l’ont exploité et leurs partis ont essayé d’en tirer profit. Les séparatistes russes ont alors mis en place leurs prétendues républiques. La Russie s’est emparée de la Crimée et le conflit armé est apparu dans le Donbass. Le bataillon fasciste d’Azov s’est développé dans ce processus.

Mais soyons clairs : l’Ukraine n’est pas le foyer fasciste que présente la propagande russe. Par exemple, les partis d’extrême droite ont été battus lors des élections de 2014. Leur vote a baissé de façon spectaculaire et ils ont perdu des sièges.

L’élection de Volodymyr Zelensky était un rejet populaire des divisions chauvines et l’expression d’un espoir de paix. Il est une figure intéressante. Derrière lui se trouve un ensemble de forces oligarchiques et il a fait campagne sur la base d’une promesse, bien que naïve, de paix et de lutte contre la corruption.

En définitive, il a gouverné comme tous les autres politiciens néolibéraux, n’a pas réussi à garantir la paix et a supervisé la corruption et le pillage oligarchique. En plus de cela, il a été considéré comme étant incompétent pour gouverner. Sa cote de popularité a baissé en même temps que le niveau de vie s’est effondré.

Avant la guerre, il est très peu probable qu’il aurait été réélu. Mais aujourd’hui, c’est un héros de guerre et il est assuré de remporter un second mandat si, à la fin de cette guerre, l’Ukraine existe en tant qu’Etat-nation doté d’un processus électoral démocratique. A suivre ce 13 avril (Entretien publié sur le site Spectre Journal, le 11 avril 2022 ; traduction rédaction A l’Encontre)

Yuliya Yurchenko, auteure de Ukraine and the Empire of Capital : From Marketization to Armed Conflict (Pluto, 2018), est maître de conférences en économie politique à l’Institut d’économie politique, de gouvernance, de finance et de responsabilité de l’Université de Greenwich, au Royaume-Uni. Elle est également vice-présidente du réseau de recherche en économie politique critique. Elle est actuellement en Ukraine.

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