Édition du 9 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Livres et revues

Le climat est notre affaire

La sobriété contre l’austérité

Dans leur introduction, « Le sens de notre engagement », Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon soulignent entre autres, que les vulnérabilités liées au changement climatique s’ajoutent aux vulnérabilités produites par « l’expansion capitaliste, par le productivisme et le consumérisme ». Elle et ils parlent de « faire place à la mesure », de choix politiques pour atténuer le changement climatique.

De conférences en conférences sur le climat, les gaz à effets de serre, « à l’échelle du monde, les émissions ont augmentées ont augmentées de 61% entre 1990 et 2013 »… Objectif de réchauffement global moyen de 2°C d’ici la fin de siècle, conséquences du réchauffement de 0,8°C depuis le siècle dernier…

Les auteur-e-s parlent de mouvement pour la justice climatique, des luttes concrètes, locales, au Nord et au Sud « à l’intersection de la protection des sociétés, de la lutte contre les inégalités et contre la corruption et du souci de la nature, de la protection des biens communs vitaux, du refus de l’extractivisme et des grands projets inutiles, dangereux et imposés », du principe de responsabilité commune et différenciée, de cibler « les responsabilités majeures des multinationales et des Etats dans les dérèglements en cours… », d’étendre « les passages vers des sociétés résilientes », de construire « un mouvement, large, inclusif et durable ».

Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon analysent le monde des énergies fossiles, les transnationales climaticides, le monde des « oligarchies extractivistes et croissancistes », les conséquences du libre-échange généralisé ou de la croissance du commerce…

Les auteur-e-s soulignent « Pour diminuer les émissions, nous avons besoin à la fois d’une substitution et d’une réduction de la consommation globale d’énergie », parlent de la primauté du droit commercial sur les exigences climatiques dans les traités de libre échange, des nécessaires relocalisations des activités et des réductions des émissions de gaz à effet de serre…

J’ai particulièrement été intéressé par les paragraphes sur le « monde des apprentis sorciers », la géo-ingénierie, l’ingénierie financière…

Analyser la situation et les responsabilités, souligner les conséquences et les urgences ne saurait suffire, les auteurs avancent des pistes « vers des sociétés résilientes et démocratiques ». Il s’agit donc bien d’intervention politique, de choix démocratiques et non de tactique techniciste, de commencer maintenant une transition, de « tracer les voies pour se réapproprier l’avenir ».

Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon soulignent trois piliers pour faire baisser la consommation totale d’énergie : la sobriété, l’efficacité, les énergies renouvelables. Elle et ils présentent des pistes pour organiser les basculements : bâtiments sobres, transports doux, agriculture paysanne, consommation moins carnée, relocalisation industrielle, écoconception des produits, système d’énergie renouvelable décentralisé et démocratisé…

Des éléments pour un « Mouvement pour la justice climatique », pour faire cause commune, par des luttes « translocales », une gestion démocratique, la défense des communs, un agenda des transitions et des ruptures…

« Pour créer une cause commune il faut un récit reliant clairement les problèmes concrets et quotidiens (pauvreté, discrimination, santé, dignité,guerre, etc.), un système d’oppression identifié (la capitalisme, le racisme, le sexisme…) et une vision alternative (des transitions locales reliées et des réformes plus ou moins radicales visant l’égalité, la reconnaissance, la paix…) ».

Parmi de multiples ouvrages, quelques compléments possibles :

Attac – 350.org : Crime climatique STOP ! L’appel de la société civile, lorsque-vous-etes-au-bord-dun-precipice-ce-nest-pas-la-poursuite-de-la-marche-en-avant-qui-permet-de-sen-sortir/

Attac : La nature n’a pas de prix. Les méprises de l’économie verte, note de lecture, reconnaitre-la-dette-sociale-et-la-dette-ecologique-irreductibles-a-la-dette-economique-et-financiere/

Noémie Klein : Tout peut changer : Capitalisme et changement climatique,

sur-le-livre-de-noemie-klein-tout-peut-changer-capitalisme-et-changement-climatique/

Sandrine Feydel, Christophe Bonneuil : Prédation. Nature, le nouvel eldorado de la finance, lensemble-de-la-planete-devient-une-marchandise-et-un-marche-financier/

Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz : L’événement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, politiser-lhistoire-longue-de-lanthropocene-penser-ensemble-cet-age-dans-lequel-lhumanite-est-devenue-une-force-geologique-majeure/

Alberto Acosta : Le buen vivir – Pour imaginer d’autres mondes : construire-collectivement-une-autre-facon-de-vivre/

De nombreux articles de la revue Alternatives Sud : revue/alternative-sud-revue/

et la rubrique Ecologie : coup-de-coeurs/ecologie/

Attac : le climat est notre affaire

LLL – Les liens qui libèrent, Paris 2015, 122 pages, 8,50 euros

Didier Epsztajn

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