Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Politique d’austérité

Le gouvernement tourne le dos aux familles et provoque une faillite (AFPC)

OTTAWA, le 2 déc. 2014 - Une garderie d’Ottawa a été contrainte à la faillite vendredi dernier. Elle était aux prises avec des difficultés financières depuis que les conservateurs ont unilatéralement décidé de ne plus lui verser de subvention locative.

La garderie à but non lucratif Tupper Tots s’était établie en 1994 dans l’édifice fédéral Charles Tupper, à la suite de l’adoption de la Politique sur les garderies en milieu de travail. Le gouvernement visait alors à offrir un service de garde en milieu de travail aux employés fédéraux et des sociétés d’État.

L’investissement initial du gouvernement et la gratuité du loyer permettaient alors à la garderie d’offrir un service de qualité abordable. Jusqu’en 2010, les fonctionnaires fédéraux représentaient pas moins de 70 % de sa clientèle. De nombreux parents qui travaillent au siège social de Postes Canada faisaient également appel à ses services.

En 2013, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a résilié le bail de Tupper Tots. Cette décision arbitraire a forcé la garderie à s’établir ailleurs et à couvrir elle-même la totalité de ses coûts opérationnels. Cette année, incapable de survivre financièrement, elle a dû indiquer aux parents et à son personnel qu’elle fermerait ses portes le 28 novembre, soit vendredi dernier.

« Le gouvernement fédéral est l’unique responsable de la perte de 63 places de qualité en garderie à Ottawa », soutient Robyn Benson, présidente nationale de l’AFPC. « Alors que la situation est déjà complexe pour l’ensemble du pays, le gouvernement en rajoute en négligeant sa propre politique sur les garderies en milieu de travail. »

François Paradis est du même avis. Il est le président du Syndicat des employés des postes et communications, un des Éléments de l’AFPC, qui représente quatre parents qui n’ont plus accès à un service de garde depuis la fermeture.

« Ils sont furieux. Leurs enfants n’ont même pas eu le temps de dire adieu à leurs éducatrices et ils doivent se précipiter pour trouver une solution. »
Dans les années 1980, l’AFPC a fait pression sur le Conseil du Trésor pour qu’il offre des services de garde dans la fonction publique fédérale. À l’époque, la situation était déjà urgente, mais force est d’admettre que, 30 ans plus tard, pratiquement rien n’a changé. Ailleurs qu’au Québec, les familles doivent dépenser une partie importante de leur revenu en frais de garde et les places en garderie subventionnée, déjà dispendieuses, sont une denrée rare.

« Nous demandons au gouvernement de rétablir son appui à Tupper Tots et aux garderies en milieu de travail », indique Robyn Benson. « Le pays a besoin d’un réseau accessible et abordable. En prenant des mesures irréfléchies tel le fractionnement du revenu, le gouvernement récompense une poignée de familles riches. Mais tous les parents doivent avoir accès à un service abordable de qualité. »

En collaboration avec le Syndicat canadien de la fonction publique et des partenaires communautaires, l’AFPC tente de trouver un moyen de sauver Tupper Tots de la faillite. Le syndicat lutte pour la mise en place d’un réseau pancanadien de garderies afin qu’aucune famille n’ait à vivre une situation comme celle-ci.

Sur le même thème : Politique d’austérité

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...