« Aucun financement spécifique n’est rattaché à l’intervention auprès des femmes immigrantes. Des services adéquats et complets pour celles-ci en maisons d’hébergement ne coûteraient que 12,5 M$ par année », calcule Francis Fortier, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.
« Les femmes immigrantes ont des besoins particuliers : adaptation culturelle, isolement social, enjeux linguistiques, etc., ce qui fait en sorte qu’intervenir adéquatement auprès d’elles nécessite davantage de temps et de ressources, ce que le sous-financement chronique ne permet pas de faire. Par exemple, pour une femme immigrante parlant français, il y a un décalage de 11 heures hebdomadaires entre le nombre d’heures actuellement consacrées et le nombre d’heures nécessaires de travail. Pour une femme immigrante allophone, ce manque monte à 17 heures par semaine », estime Jennie-Laure Sully, également chercheure à l’Institut et co-auteure de la publication.
L’étude de l’IRIS s’est également penchée sur la situation des femmes autochtones. « Les maisons d’hébergement qui ne sont pas spécialisées auprès des femmes autochtones ont un besoin de financement de 1,6 M$ par année pour offrir un suivi adéquat à ces femmes, qui vivent également avec des réalités particulières. Alors que le travail effectué auprès des femmes des Premières nations nécessite environ 4 heures de plus supplémentaires, une intervention idéale se situerait davantage autour de 20 heures de plus », affirme Francis Fortier.
« Les femmes immigrantes et les femmes autochtones subissent de multiples discriminations systémiques qui contribuent à leur marginalisation sociale et à leur isolement. C’est pour cette raison que des enveloppes budgétaires dédiées à celles-ci en maisons d’hébergements sont nécessaires, d’autant plus que les maisons ont déjà à composer avec un sous-financement chronique depuis plusieurs années déjà », conclut Jennie-Laure Sully.
Le sous-financement des maisons d’hébergement pour femmes : Facteur aggravant de la marginalisation des femmes immigrantes au Québec est disponible gratuitement sur www.iris-recherche.qc.ca. La Fédération des maisons d’hébergement pour femmes a contribué au financement de l’étude.
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