Édition du 5 novembre 2024

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Europe

Leur « démocratie » n’est pas la nôtre : s’organiser pour imposer le retrait

La mobilisation contre la retraite à 64 ans et, au-delà, contre Macron et son monde, continue. Un rapport de forces qui se poursuit, et qui pourrait se résumer à un apparent paradoxe : Macron a perdu, mais nous n’avons pas encore gagné.

13 avril 2023 | tiré de l’Hebdo L’Anticapitaliste - 657
https://lanticapitaliste.org/actualite/politique/leur-democratie-nest-pas-la-notre-sorganiser-pour-imposer-le-retrait

Le jeudi 6 avril aura encore été une puissante journée de mobilisation. Dans tout le pays, deux millions de personnes ont pris la rue, des manifestations souvent accompagnées d’actions de blocage de voies de circulation ou de lieux symboliques (comme l’occupation du siège du fonds de pension BlackRock à Paris). Les jours qui viennent doivent être l’occasion de pousser définitivement la situation à notre avantage.

Macron peut parader, mais Darmanin est obligé de frapper fort

À voir les récentes déclarations de Macron, on pourrait presque penser que, vu d’en haut, tout irait bien. Outre son aspect toujours méprisant, la méthode Coué du président ne fonctionne plus qu’auprès de ceux qui veulent bien continuer à y croire. Selon Macron, pas de crise démocratique, pas de blocage du pays, et « si les gens voulaient la retraite à 60 ans ce n’était pas moi qu’il fallait élire »… Circulez, y a rien à voir !

Pourtant, face à la colère de notre camp social, le pouvoir est en train de se casser les dents. Ainsi sa crainte de voir les jeunes rentrer massivement dans la danse l’a obligé à revenir sur la généralisation du Service national universel (SNU) dont l’objet est justement de mettre au pas la jeunesse… Et quand ça ne suffit pas, il reste toujours la matraque de Darmanin. De nombreuses personnes ont été révoltées par les images de cette police armée de LBD (lanceur de balles de défense classé comme « arme de de guerre ») se livrant à la chasse aux lycéenEs à Conflans-Sainte-Honorine jeudi dernier, ou par la mise en garde à vue sans aucun motif de jeunes ou de militantEs, souvent syndicaux, arrêtés au hasard des manifestations… Ces dernières semaines, ce sont ainsi des centaines de personnes qui se sont retrouvées en garde à vue, les autorités reconnaissant elles-mêmes que la très grande majorité d’entre elles sont ressorties sans aucune poursuite.

Au-delà, la volonté de dissoudre les Soulèvements de la terre, après les scènes de guerre de Sainte-Soline, doit sonner comme un avertissement lancé par le pouvoir à toute volonté de le contester. On a même entendu Gérald Darmanin s’en prendre à la Ligue des droits de l’homme, exercice d’habitude réservé aux dirigeants de l’extrême droite. Mais qu’on se le dise : nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui sont visés, et nous ne nous laisserons pas faire !

Toujours en grève et dans la rue

Si le projet de contre-réforme des retraites ne tient plus que grâce à l’autoritarisme et à la répression, au 49.3, aux interdictions et aux arrestations, pour autant nous n’avons pas encore gagné. Cette semaine s’annonce, une nouvelle fois, particulièrement importante. À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas si, vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel va censurer tout ou partie du projet, mais quoi qu’il en soit, cela doit être pour nous l’occasion de franchir un nouveau cap dans le rapport de forces.

Les possibilités d’amplifier la grève, de relancer la reconduction, existent dans bien des secteurs (dans le nettoiement, les raffineries, à la SNCF…), et cela peut se passer ces prochains jours. D’abord en réussissant la journée nationale de grève et de manifestations du jeudi 13 avril à l’appel de l’intersyndicale. Le lendemain, vendredi 14 avril, jour de l’avis rendu par le Conseil constitutionnel, la grève doit être reconduite au maximum, avec des rassemblements l’après-midi sur les places ou devant les préfectures partout où c’est possible.

Quel que soit l’avis du Conseil constitutionnel — qui de toute façon n’est pas plus démocratique que cette 5e République dont il découle — ce vendredi n’est pas le bout du chemin. Nous ne nous arrêterons pas, même si le Conseil constitutionnel valide la loi ! C’est pourquoi nous défendons la perspective d’une marche sur l’Élysée, une manifestation nationale pour nos retraites, contre le pouvoir macroniste qui ne veut pas nous entendre.

Parce que nous ne voulons plus de leurs contre-réformes, parce qu’il y a urgence à construire une alternative en rupture avec Macron et son monde capitaliste, l’heure est à la mobilisation générale pour qu’ils s’en aillent tous !

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