Édition du 26 mars 2024

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Politique d’austérité

Québec et Chaudière-Appalaches - Amputation de 35 M$ dans la santé et les services sociaux (CSN)

QUÉBEC, le 27 oct. 2014 - Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) dénonce vigoureusement les impacts dévastateurs des compressions de plus de 35 M$ dans le réseau de la santé et des services sociaux pour les deux régions, dont près de la moitié au CHU de Québec seulement.

« C’est irresponsable d’affirmer, comme le fait le gouvernement Couillard, que les services à la population ne seront pas diminués. Plusieurs postes dédiés aux soins ont d’ailleurs déjà été supprimés et on s’attend à deux fois plus de supressions lors du prochain budget d’austérité libérale », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches.

Des impacts clairs pour la population se font déjà sentir. « L’absence de médecin à l’urgence de l’hôpital de Saint-Jean-Port-Joli est une complète aberration. Est-ce que les gens en dehors des grands centres sont des citoyens de second ordre ? », proteste Ann Gingras.

Dans le CSSS de La Vieille Capitale, on note aussi la décision de revoir à la baisse la cote des personnes en perte d’autonomie qui reçoivent des services à domicile de façon à diminuer l’aide qui était accordée habituellement. « C’est du nivellement vers le bas. C’est inacceptable », estime Danny Roy, représentant de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À l’Institut en santé mentale, en réadaptation, les compressions ont visé les loisirs et les divertissements pour les usagers. Cette situation risque de provoquer une hausse de l’usage de médicaments et une augmentation du risque d’agression. Sans oublier du côté de la région de Charlevoix avec la menace de fermeture du Foyer de St-Siméon qui viendra déraciner les personnes aînées de leur milieu.

La plus grosse structure en Amérique du Nord

En plus des compressions budgétaires, le personnel du réseau public de la santé et des services sociaux est extrêmement inquiet des répercussions de la réforme improvisée du ministre Gaétan Barrette.

« Le futur Centre intégré de santé et de services sociaux de la Capitale nationale va compter pas moins de 89 sites et plus de 28 000 salariés. Ce sera la plus grande structure administrative dans le réseau de la santé et des services sociaux en Amérique du Nord ! Ce sera ingérable », souligne Ann Gingras.

De plus, dix ans après la réforme Couillard, plusieurs établissements n’ont pas encore trouvé leur vitesse de croisière. Pourtant, toutes les réformes du passé ont toujours visé un allègement de la bureaucratie et, à chaque fois, c’est le contraire qui s’est produit.

Les représentants des médecins et plusieurs autres spécialistes ont d’ailleurs récemment manifesté leur inquiétude et leur scepticisme face à la réforme centralisatrice du ministre Barrette en commission parlementaire. Combiner l’ensemble des établissements de chaque région administrative sous un même chapeau risque fort de paralyser le réseau et de le déconnecter complètement des besoins de chacune des parties du vaste territoire desservi.

« Avec le projet de loi 10, c’est le ministre Barrette qui se met lui-même au cœur des préoccupations en lieu et place des usagers », déplore Danny Roy. 

Le problème risque d’être encore plus criant pour les services sociaux, comme les centres jeunesse ou de réadaptation, qui bénéficiaient jusqu’à maintenant d’un budget complètement distinct de celui des hôpitaux. « Cette réforme improvisée se fera dans un contexte d’importantes contraintes budgétaires et nos membres sont déjà épuisés par les compressions des dernières années », ajoute Denis Bertrand, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Des représentants des syndiqué-es des établissements suivants étaient présents aujourd’hui à Québec pour dénoncer l’austérité libérale et ses impacts multiples : CSSS de Charlevoix, CSSS de la Vieille-Capitale, CSSS de Montmagny, CSSS de Thetford, centres jeunesse des deux régions, Institut en santé mentale, CSSS de Portneuf et CRDI de Québec.

Le 29 novembre, exprimons notre refus de l’austérité

Devant ces décisions gouvernementales à courte vue, les syndicats CSN de nos deux régions ne resteront pas les bras croisés.

« Nous allons défendre la pérennité du réseau public avec toute l’énergie de nos milliers de membres », insiste Ann Gingras, qui lance une invitation à se joindre à une importante manifestation pour refuser l’austérité qui se tiendra le 29 novembre, à 13 h. Le rassemblement aura lieu devant le Musée national des beaux-arts situé sur les Plaines d’Abraham.

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