Édition du 23 avril 2024

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Amérique centrale et du sud et Caraïbes

Retour de l’Argentine dans le giron sioniste

Parti Anti Sioniste, 14 décembre, 2015

À Buenos Aires, des milliers de partisans de la Présidente argentine Cristina Kirchner, qui quitte le pouvoir après deux mandats de 4 ans, se sont rassemblés mercredi dernier devant le palais présidentiel pour lui témoigner leur reconnaissance.

La première dame cède ainsi sa place au pro-Israélien de centre droit, Mauricio Macri, le maire de Buenos Aires, qui a remporté l’élection face à Daniel Scioli, candidat de la coalition de gauche au pouvoir.

On se souvient que Cristina Kirchner, avait pris la présidence dix ans après la terrible crise causée par les réformes libérales menées par son prédécesseur Carlos Menem, qui avaient jeté le pays au bord de l’abîme.

Sur le plan diplomatique, l’Argentine a rompu avec ses alliés traditionnels en intégrant le bloc de résistance anti-impérialiste latino-américain constitué du Venezuela, du Brésil, de la Bolivie, de l’Uruguay, du Chili, et de Cuba.

Rappelons à ce sujet le discours de Cristina Kirchner à l’ONU dans lequel elle s’attaquait frontalement aux USA en les accusant de fomenter des opérations de déstabilisation via le terrorisme économique, ou encore de financer et de fournir de l’armement aux groupes terroristes du Moyen-Orient.

Elle a également soutenu la Palestine, affichant à plusieurs reprises son désaccord avec l’entité sioniste, ce qui lui a valu des représailles de la part d’Israël, mais aussi des États-Unis où le poids du lobby sioniste a toujours été déterminant (on se souvient de sa décision d’ôter la nationalité à tout Juif argentin qui participerait à la guerre contre le peuple palestinien). En cela, cette femme d’État a fait preuve d’un courage supérieur à la plupart de ses collègues arabes, prosternés depuis longtemps devant le sionisme.

Cristina Kirchner s’était aussi alliée à la Russie dans le cadre d’ un partenariat global (aussi bien économique, que politique et militaire) sans oublier les liens de l’Argentine et de l’Iran, dont elle a toujours été le principal partenaire commercial en Amérique latine, lui fournissant technologie, matière première et conseillers dans le domaine nucléaire.

En fin de mandat elle avait émis le souhait de voir l’Argentine intégrer les BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud] afin de renforcer cette l’alliance pour contrebalancer la domination américano-sioniste.

Sur le plan national, la présidente a contribué à redresser l’économie du pays après la crise de 2001. Elle a en effet effectué une reprise en main des richesses nationales et mené à bien des réformes sociales et économiques, tout en limitant le pouvoir de nuisance des médias acquis aux thèses américano-sionistes.

Elle a également eu le courage de dissoudre les services de renseignement qui étaient gangrenés par le sionisme pour les remplacer par un organisme contrôlé par l’État et mis au service des intérêts de son peuple.

La nouvelle équipe au pouvoir, conduira certainement une politique aux antipodes de celle de Cristina Kirchner ; en effet, durant les quatre (ou huit) prochaines années, ceux qui vont gérer le pays seront : le pouvoir financier acquis aux thèses libérales et qui reprendra le pillage national, le pouvoir judiciaire qui légalisera ce pillage sous le concept de « sécurité juridique », et un pouvoir médiatique avec des programmes d’abrutissement mental massif, pour bien expliquer ce pillage.

En matière de politique étrangère, le pays sera entièrement soumis aux intérêts américano sionistes. Rappelons que le président entrant Mauricio Macri, a admis avoir eu recours aux services des ambassades de Washington et Tel-Aviv pour choisir le chef de la police métropolitaine de Buenos Aires à l’époque ou il en était le maire.

L’équipe gouvernementale sera aussi intégrée par le rabbin ultra-sioniste Sergio Bergman, qui avait accusé Mme Kirchner de la mort du procureur Alberto Nissman qui enquêtait sur l’attentat ayant frappé la mutuelle juive AMIA en 1994 et dont les sionistes voulaient absolument tenir l’Iran pour responsable.

Pour expliquer cette influence sioniste, il est important de rappeler que l’Argentine possède la plus grande communauté juive d’Amérique latine avec près de 240 000 individus, ce qui avait poussé les sionistes historiques à envisager d’y implanter l’État israélien, mais c’est la Palestine qui avait été finalement choisie pour le plus grand malheur de ses habitants. D’ailleurs, selon certaines thèses, la région de Patagonie pourrait constituer la Nouvelle Sion en Amérique du Sud, en tant que solution de repli ou en seconde implantation israélienne dans le monde.

Il est probable que l’équipe Macri va s’atteler à cette tâche et pousser l’Argentine à devenir un allié stratégique de l’entité sioniste et à réduire au minimum ses relations avec la République islamique, comme l’avait promis le nouveau président au criminel de guerre Benjamin Netanyahu lors de son déplacement en Palestine occupée.

Le Parti Anti Sioniste salue une grande personnalité politique en la personne de Cristina Kirchner qui, comme en son temps le président Chavez, a fait partie de ces dignes leaders latino-américains menant une politique véritablement indépendante et souveraine.

Certains chefs d’État arabes qui se complaisent sous la domination sioniste et qui rampent devant Israël devraient prendre exemple sur cette grande femme d’État qui n’a pas plié face aux pressions sionistes malgré un féroce acharnement médiatique.

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