Édition du 30 avril 2024

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Services de garde : nouvelles instructions. Encore un recul pour les responsables de services de garde en milieu familial

La Centrale des syndicats Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) déplorent les nouvelles instructions du ministère de la Famille et des Aînés concernant l’administration des subventions octroyées à une personne responsable d’un service de garde en milieu familial (RSG) et qui entreront en vigueur à compter du 31 octobre prochain.

La FIPEQ et la CSQ considèrent que les nouvelles instructions du Ministère constituent un recul supplémentaire pour les responsables de services de garde en milieu familial puisqu’elles risquent de fragiliser encore plus leurs conditions de travail. D’ailleurs, ces conditions de travail auraient dû faire l’objet de négociation, et non être imposées unilatéralement. « Ces instructions sèment beaucoup d’incertitude, car elles permettent au bureau coordonnateur de couper ou de retirer des places octroyées et subventionnées. De plus, nous craignons l’application des nouvelles modalités puisqu’elles sont laissées à la discrétion de chacun des bureaux coordonnateurs », ajoute Sylvie Tonnelier.

Un autre rendez-vous manqué pour des conditions de travail décentes

La Fédération déplore aussi les deux poids deux mesures entre le milieu familial, les CPE et les garderies privées alors que les mêmes règles ne s’appliqueront pas pour le financement des treize congés prévus. En effet, les CPE et les garderies privées pourront bénéficier du plein montant durant les congés (7 $ des parents + subvention) contrairement au milieu familial qui n’obtiendra que le montant payé par le parent (pas de subvention).

Par contre, les mêmes règles s’appliqueront en ce qui a trait aux nouveaux tarifs des repas supplémentaires et à ceux des heures additionnelles aux dix heures prévues. « Nous trouvons ridicule et insensé qu’un tarif de 5 $ maximum soit imposé pour les heures de garde supplémentaires. Ces tarifs ne prennent pas en considération qu’il s’agit du travail régulier de la RSG, et non du travail d’appoint comme celui d’une étudiante qui vient garder à domicile. Elle devrait au moins obtenir le salaire minimum. Encore une fois, les conditions de travail ne sont pas au rendez-vous », ajoute la présidente de la FIPEQ.

Un jugement très attendu

Rappelons qu’avec l’adoption de la loi 8, leur interdisant le droit à la syndicalisation, les conditions de travail des RSG sont déjà suffisamment difficiles. Cette loi interdit à un grand nombre de femmes, bas salariées, l’accès à toute protection sociale tels l’assurance-emploi, le régime de retraite, les accidents du travail, l’équité salariale et les droits parentaux. La CSQ et la FIPEQ attendent d’ailleurs avec impatience, au cours des prochains jours, la décision de la Cour supérieure à ce sujet.

« Nous déplorons ces instructions ministérielles qui visent encore une fois à fragiliser notre réseau public de services de garde. Nous considérons que le gouvernement envoie un bien mauvais message aux RSG en les traitant en travailleuses de deuxième zone, et en ne tenant pas compte de leurs inquiétudes et de leurs préoccupations », conclut la présidente de la FIPEQ.

Profil de la FIPEQ-CSQ

La Centrale des syndicats du Québec représente près de 160 000 membres, dont environ un millier d’intervenantes en milieu familial et plus de 1 700 travailleuses dans les installations des CPE. Celles-ci sont regroupées au sein de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.

Source : http://www.csq.qc.net

Mots-clés : Communiqués

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