Ces informations contredisent les propos du Ministre des Ressources Naturelles à la Chambre des Communes selon lesquels aucune radioactivité provenant de la fuite d’eau lourde du 5 décembre 2008 ne s’était infiltrée ou allait s’infiltrer dans la rivière Outaouais.
Des lettres ont été adressées à M. Michael Binder, président de la CCSN, et à M. Bill Pilkington, Viceprésident sénior et Officier en chef du secteur Opérations en recherche et technologie nucléaire de Énergie atomique Canada, Limitée (EACL). Ces lettres demandent à ces institutions de préciser les quantités de
tritium radioactif qui ont été relâchés ou seront relâchées dans l’atmosphère et dans la rivière Outaouais, suite à l’accident survenu le 5 décembre dernier au réacteur NRU, vieux de 51 ans, à Chalk River.
La lettre à M. Binder demande aussi pourquoi le document CMD 09-M7 du personnel de la CCSN ne donne pas des informations précises sur le niveau de radioactivité de la contamination au tritium dans la rivière Outaouais. Le document affirme que « les mesures de radioactivité en amont et en aval du Laboratoire de Chalk River sur la rivière Outaouais donnent des niveaux comparables de radioactivité », ce qui est en contradiction avec les données qui montrent que le niveau de radioactivité en aval de Chalk River est environ
le double du niveau en amont.
Informations supplémentaires : Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène, lequel est un atome qui compte pour environ la moitié des atomes dans notre corps. Les usines municipales de filtration de l’eau n’ont aucune technologie qui pourrait éliminer le tritium de l’eau potable. Dans notre corps le tritium s’infiltre dans toutes les cellules et cause du dommage aux molécules de la vie, y inclues les molécules d’ADN. Ce dommage peut se manifester plus tard sous forme de cancers, de défauts dans les ovules et les spermatozoïdes, et dans les cellules de l’embryon.
Les autorités scientifiques qui sont indépendantes de l’industrie nucléaire, y incluse la National Academy of Sciences (NAS) des États-Unis, ont affirmé suite à leurs études qu’on s’attend à ce que la radioactivité cause des dommages même pour les très faibles doses ; autrement dit il n’y pas de niveau de radioactivité au-dessous duquel la radioactivité est sans conséquence pour la santé. La NAS a conclu que toute exposition à la radioactivité augmente le risque de souffrir plus tard d’un cancer ou d’autres maladies, surtout pour les jeunes enfants.
Un becquerel est une unité de rayonnement qui correspond à une désintégration par seconde. Quand de l’eau contaminée par le tritium est consommée, ces désintégrations se produisent dans le corps.
Le niveau maximum permis pour le tritium en Californie est 15 becquerels par litre d’eau potable. Au Canada le niveau maximum permis est de 7000 becquerels, soit 466 fois plus. Si on appliquait la limite californienne, un déversement (délibéré ou accidentel) de 10 trillions de becquerels de tritium pourraient rendre inacceptable toute l’eau consommée par la ville d’Ottawa
pendant cinq ans. Ceci constitue une énorme quantité de radioactivité.
À contacter :
Michel Duguay, Université Laval, (418) 656 3557
Michel Fugère, Mouvement vert Mauricie, (819) 532 2073
Gordon Edwards, Regroupement pour la surveillance du nucléaire, (514) 839 7214 (cellulaire)