Édition du 23 avril 2024

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Europe

50.000 manifestants à Moscou contre l’attaque de Poutine en Crimée. La gauche ukrainienne et russe s’élève contre la guerre

50.000 personnes ont pris part samedi à un rassemblement à Moscou pour s’opposer à l’intervention de la Russie en Ukraine, quelques heures avant que la Crimée vote sur l’opportunité de faire sécession et de rejoindre la Russie.

Article publié sur le site britannique www.workersliberty.org le 17 mars. Traduction française pour Avanti4.be : Jean Peltier

Brandissant des drapeaux russes et ukrainiens, les manifestants criaient : "L’occupation de la Crimée est la honte de la Russie." Cette action est une des plus grandes manifestations anti-gouvernementales qui ont lieu à Moscou depuis deux ans. Partis de la place Pouchkine, les dizaines de milliers de manifestants ont défilé tout au long d’une large avenue jusqu’au point de rassemblement final. (1)

Beaucoup de manifestants ont dit qu’ils avaient honte de l’intervention de la Russie en Ukraine, un homme affirmant à la BBC qu’il avait atteint le point où il sentait qu’il ne pouvait plus vivre dans son propre pays. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire « Poutine, dégage d’Ukraine » et ils dénonçaient l’intervention de l’armée russe en Crimée comme « une guerre fratricide » en faisant référence aux liens culturels étroits entre ces deux pays slaves.

La participation importante à cette manifestation reflète les résultats d’un sondage, effectué à la demande du gouvernement et publié fin février, qui montrait que 73% des Russes étaient opposés à une interférence à Kiev. Le gouvernement avait – de manière très inhabituelle - accordé l’autorisation pour cette manifestation. La police russe, qui a pour habitude de sous-évaluer la participation aux actions de protestation, a affirmé que seules 3.000 personnes ont participé à al manifestation. (2)

Selon le militant socialiste révolutionnaire russe Ilya Boudraïtskis : « C’était la plus grande mobilisation depuis longtemps, - un an, au moins. La manif a été organisée par l’opposition libérale, notamment le Parti du Progrès d’Alexeï Navalny. Beaucoup de jeunes et d’adultes avec des drapeaux ukrainiens et russes et des affiches en faveur de la paix ont défilé sur les boulevards de Moscou pendant 3 heures. A la fin du rassemblement, divers orateurs ont pris la parole, dont un militant du mouvement de Maïdan, venu spécialement d’Ukraine à Moscou pour l’occasion, Nadya Tolokonnikova des Pussy Riot et quelques musiciens et journalistes de premier plan.

Dans la manifestation, il y avait un secteur visible de l’extrême-gauche – le Mouvement socialiste de Russie, le groupe du CIO, les anarchistes, un contingent LGBT et quelques autres.

Au même moment, avaient lieu deux manifestations "pour une Crimée russe", organisées par des groupes orthodoxes fondamentalistes et l’extrême-droite, avec un nombre total de participants d’environ 5.000 personnes.

Il y a eu aussi des actions anti-guerre à Saint-Pétersbourg, à Ekaterinbourg (avec le maire de la ville, qui soutenait l’action et y a pris la parole), à Nizny Novgorod et dans d’autres villes.

Tout cela montre la nette opposition de certaines parties politiquement actives de la société russe à la politique de Poutine en Ukraine. » (3)

Notes :

(1) http://www.bbc.com/news/world-europe-26593249
(2) http://time.com/26088/russian-moscow-protest-ukraine-intervention-50000/
(3) http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article3321

Article publié sur le site britannique www.workersliberty.org le 17 mars.
Traduction française pour Avanti4.be : Jean Peltier

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