Édition du 26 mars 2024

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À quand l’abolition du ministère de l’Éducation pour l’ADQ ?

Communiqué de la CSQ- 27 novembre 2007

« Est-ce que l’ADQ est en panne d’idée pour ramener une vieille proposition concernant l’abolition des programmes préuniversitaires au cégep ? Nous les invitons à revoir les conclusions du Forum sur l’avenir des cégeps de 2004 qui ont clairement démontré l’inefficacité et les dangers d’une telle alternative », de souligner le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent. Il réagissait à un article paru ce matin dans Le Soleil concernant l’intention de l’Action démocratique du Québec (ADQ) d’abolir les programmes préuniversitaires des cégeps et des collèges et de permettre une seule année transitoire vers l’université aux élèves qui terminent leur formation secondaire.

Attention aux comparaisons

La Centrale rappelle qu’une étude rendue publique en 2004 concernant L’apport des cégeps à la société québécoise effectuée par des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université Laval démontre clairement que, depuis quarante ans, les cégeps ont joué pleinement leur rôle et ont grandement contribué à la hausse du taux de scolarisation. Selon l’étude, « le Québec exerce une domination absolue sur le paysage canadien en matière d’obtention de diplôme postsecondaire ». Environ 85 % des jeunes diplômés du secondaire poursuivent des études postsecondaires au Québec et plusieurs croient que les cégeps sont en partie responsables.

L’accessibilité aux études supérieures

La proposition de l’ADQ semble s’inspirer de celle de l’Ontario. Pourtant, la comparaison est boiteuse puisque le modèle des cégeps est unique au monde. D’autre part, le modèle ontarien s’adresse davantage aux élèves adultes, son taux de réussite est moins élevé et fait peu de place à la formation générale alors qu’au Québec elle est considérée comme un atout. D’ailleurs, l’étude de 2004 démontre que le modèle des cégeps atténue de façon importante les obstacles à la persévérance qui sont le manque d’argent, l’indécision sur l’orientation et l’éloignement de l’établissement d’enseignement. « Les cégeps ont permis une réelle démocratisation de l’enseignement supérieur par leur gratuité et leur présence dans toutes les régions du Québec. Ils ont assuré l’accessibilité à des études supérieures de qualité à des milliers de jeunes et d’adultes depuis leur création », de mentionner Réjean Parent.

Une étape transitoire

D’autre part, en 2003, selon les données du Conseil supérieur de l’éducation, 30 % des étudiantes et des étudiants changeront d’idée durant leur parcours. Faut-il rappeler que la majorité des jeunes qui entrent au cégep sont âgés de 16 à 18 ans ? L’avantage des cégeps tels que nous les connaissons est d’offrir une étape transitoire entre le secondaire et l’université autant pour ceux qui se préparent à l’université que pour ceux qui choisissent le marché du travail. La cohabitation de la formation préuniversitaire et de la formation technique dans un même collège peut influencer les choix de parcours.

Une économie ? Plutôt un investissement !

Plusieurs autres facteurs militent en faveur des cégeps tels que l’impact des cégeps sur la vitalité des économies régionales, le maintien des jeunes dans les régions éloignées. De plus, les cégeps sont en général très fortement impliqués dans leur milieu, d’où la possibilité de partenariats et de maillages entre les entreprises, la communauté locale et régionale.

« Après l’abolition des commissions scolaires, l’ADQ propose maintenant l’abolition des cégeps. À quand l’abolition du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport ? L’ADQ veut se positionner comme un nouveau parti. Pourtant, ses interventions démontrent tout le contraire en éducation puisqu’il ne cesse de ruminer de vieilles idées. Il doit cesser de faire preuve d’amateurisme, mieux documenter ses dossiers et arrêter de dire des sottises », de conclure Réjean Parent.

L’apport des cégeps à la société québécoise est une étude publiée en avril 2004 par Pierre Fortin de l’Université du Québec à Montréal, par Nathalie Havet du Groupe d’analyse-conseil en économie, finance et stratégie et par Marc Van Audenrode de l’Université Laval.

Mots-clés : Communiqués

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