Édition du 16 avril 2024

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Santé

Alerte lancée par les travailleuses et travailleurs du CSSS du Val-Saint-François - « Nos services sociaux et de santé de proximité sont menacés ! » (APTS)

WINDSOR, QC, le 18 mars 2015 - C’est au nom de toutes les catégories de personnel du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Val-Saint-François que les porte-parole des quatre organisations syndicales qui les représentent ont exprimé aujourd’hui leurs inquiétudes devant la fusion imminente de cet établissement au sein de l’immense Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie - Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CIUSSS de l’Estrie - CHUS) qui sera créé le 1er avril prochain.

Un des plus gros du Québec, cet établissement devra desservir 500 000 personnes en Estrie, comparé aux 30 000 que dessert actuellement le CSSS du Val-Saint-François. Les employés craignent que les priorités établies au siège social de Sherbrooke ne reflètent pas les besoins de services de la population du Val-Saint-François. Dans les cas où la couverture de services diffère d’un CSSS à l’autre, la nouvelle direction régionale pourrait opter pour un nivelage vers le bas en offrant, par exemple, moins de soins à domicile.

L’autre source d’inquiétude chez les syndiqués est liée à leurs conditions de travail. Ils ont tout lieu de craindre des transferts ou des fermetures de postes sur certains sites, au profit des grands centres. Ainsi, le maintien du service d’urgence mineur à Windsor n’a pas été confirmé à moyen et long terme. La direction du CIUSSS de l’Estrie - CHUS, basée à Sherbrooke, pourrait aussi être tentée de centraliser les services psychosociaux, de laboratoire, d’imagerie médicale et d’administration. Cette centralisation aurait pour effet un allongement des listes d’attente pour l’accès aux services et constituerait une invitation à la privatisation des services pour combler le vide. « En plus de la perte d’emplois pour la région, appréhendent-ils, le patient fera les frais des décisions prises loin de lui et de sa communauté. »

L’amélioration des conditions de travail, notamment par un rattrapage salarial par rapport au secteur privé, est particulièrement importante dans la région pour éviter un exode des travailleuses et des travailleurs vers les grandes villes ou vers les entreprises et les agences de placement privées. Il devient de plus en plus difficile de recruter dans le secteur public, ce qui n’est pas étonnant si on considère la perte de pouvoir d’achat des salariés qui s’accentue dans ce secteur depuis de nombreuses années.

Partout au Québec, les établissements publics tendent à opter pour la privatisation des cuisines, des buanderies, des services informatiques et de certains services administratifs. Jusqu’à maintenant, les CSSS de l’Estrie ont été plutôt épargnés par cette tendance qui, au bout du compte, accroît les coûts, et ce, grâce à la volonté des syndicats et des directions générales en place dans la région. Avec le changement de direction et les nouveaux pouvoirs dévolus au ministre, compte tenu des orientations gouvernementales actuelles, on peut craindre une multiplication des appels d’offres pour ces services.

À propos des organisations syndicales

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représente 32 000 personnes de formation universitaire ou collégiale travaillant dans le réseau public de la santé et des services sociaux dont 2 044 en Estrie et 95 au CSSS du Val-Saint-François.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ représente plus de 65 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires des établissements publics québécois dont 5 000 en Estrie et 120 au CSSS du Val-Saint-François.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS CSN) représente près de 109 000 membres dans toutes les catégories d’emplois dans le secteur public dont plus de 1 600 en Estrie et 42 au CSSS du Val-Saint-François.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) compte plus de 112 700 membres au Québec dont 19 600 dans le secteur de la santé et des services sociaux. Il est aussi présent dans les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et urbain, ainsi que dans le secteur mixte.

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