Les Centres jeunesse : faire plus, avec moins !
Ces hausses de signalements se répercutent en effet par une augmentation de la fréquentation des Centres jeunesse. Or ceux-ci ont été soumis à de nombreuses compressions budgétaires au cours des dernières années, de plus de 50 millions de dollars au cours des quatre dernières années. Le budget actuel fait état d’un accroissement de seulement 0,8 %, donc en deçà de l’inflation et de la hausse naturelle des coûts. Les compressions des dernières années ont eu pour conséquence d’augmenter la charge de travail des intervenants et intervenantes, qui peinent de plus en plus à maintenir le niveau de services aux jeunes vulnérables.
« Nous dénonçons depuis plusieurs années les conséquences des compressions budgétaires dans les Centres jeunesse. Ces coupes interviennent alors que les taux de signalement augmentent sans cesse. On ne peut demander constamment aux travailleuses et travailleurs de traiter plus de cas avec moins de moyens. À force de couper, le gouvernement Couillard compromet l’avenir des jeunes vulnérables », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN,) abonde dans le même sens : « Dans le seul but d’économiser, certains centres jeunesse abolissent des postes de professionnels qui viennent en aide aux jeunes en difficulté. Ceci provoque une perte d’expertise et d’expérience pour des tâches névralgiques, comme le triage des signalements en première ligne. Le travail de ces salarié-es est par la suite effectué par moins de personnes disposant de moins de formation et de moins d’expérience, ce qui ne favorise pas un climat de stabilité dans les centres d’hébergement pour des jeunes ayant souvent vécu des situations traumatisantes. »
Lutter contre la pauvreté pour réduire la vulnérabilité des jeunes
La CSN se réjouit des déclarations de Michèle Dionne, la porte-parole des DPJ, à l’effet qu’il faut lutter contre la pauvreté pour agir contre la maltraitance. Malheureusement, le gouvernement Couillard ne fait preuve d’aucune compassion. Coupes à l’aide sociale, coupes en éducation et en santé, diminution du nombre de logements sociaux, augmentation des tarifs de toutes sortes, notamment des services de garde, autant de mesures imposées par le gouvernement actuel qui contribuent à accroître la pauvreté.
En ce sens, les annonces de Philippe Couillard lors du congrès du Parti libéral de la fin de semaine dernière n’ont rien de rassurant : « Il est grand temps que le gouvernement comprenne que ses mesures d’austérité ont des conséquences directes et tangibles sur la population », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN. C’est bien beau de prétendre que les compressions n’ont pas d’impact sur la population, mais au-delà de cette pensée magique, il y a la réalité et dans cette réalité : protection de la jeunesse et austérité ne font pas bon ménage ! » poursuit-il.