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Budget fédéral - Six milliards de dollars qui doivent servir exclusivement à relever le réseau de la petite enfance (FIPEQ-CSQ)

MONTRÉAL, le 21 avril 2021 - Depuis hier, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) assiste aux tergiversations du gouvernement du Québec sur comment mieux dépenser l’argent dédié à la petite enfance par le gouvernement du Canada. La FIPEQ-CSQ juge inacceptables les intentions de la Coalition Avenir Québec (CAQ) d’utiliser les six milliards de dollars en cinq ans de compensation versée par le gouvernement fédéral pour éponger son déficit ou d’autres dépenses, sans se préoccuper de la crise qui sévit dans le réseau de la petite enfance. Le manque de places criant qui a un impact sur plus de 51 000 familles, les conditions de travail insoutenables, la baisse drastique des inscriptions aux programmes menant à cette profession ainsi que la pénurie de main-d’œuvre sont des preuves sans équivoque que notre réseau, pourtant donné en exemple, subit une crise sans précédent.

Les intervenantes en services éducatifs à la petite enfance et les parents du Québec ont assez souffert de l’austérité et des sous-investissements des dernières années. La FIPEQ-CSQ maintient qu’ils devraient avoir droit au répit que le montant proposé par le gouvernement de Justin Trudeau leur apporterait, au même titre que l’ensemble des autres provinces canadiennes. La fédération soutient que cet investissement fédéral est le coup de barre dont le réseau de la petite enfance québécois a besoin, étant 60 fois plus important que les mesures timides et superficielles que la CAQ a daigné lui offrir dans son dernier budget provincial. Donc, le gouvernement du Québec devrait utiliser la totalité des sommes pour améliorer les maigres conditions de travail et ainsi assurer la création des nouvelles places promises depuis des années, surtout dans le contexte actuel de crise.

Pour couronner le tout, hier, pendant que François Legault cherchait comment détourner l’argent du fédéral, la FIPEQ-CSQ a reçu, sous le choc, le dépôt des demandes normatives de la part du ministère de la Famille et de la Mutuelle des employeurs, dans le cadre des négociations en centres de la petite enfance (CPE). Les solutions proposées par la partie patronale à la détresse des parents et de l’épuisement profond des salariées sont un paquet de mesures pour faire travailler davantage le personnel en place, forcer les heures supplémentaires et réduire la conciliation travail, famille et vie privée. Ce manque de valorisation et de vision d’avenir est pourtant à l’opposé de ce qui se discute cette semaine sur la scène politique. La FIPEQ-CSQ avertit que le prix raisonnable des places en services éducatifs à la petite enfance ne pourra plus servir d’excuse chez nous pour justifier des conditions de travail et des salaires inacceptables. La ministre Chrystia Freeland a admis dans son budget la nécessité de valoriser les éducatrices et le fait qu’elles travaillent dans des conditions modestes à des salaires trop bas, qu’il faut bonifier, tout en assurant que le montant investi pourra aider le Québec à l’expansion de son réseau de services éducatifs à la petite enfance. La FIPEQ-CSQ demande donc au premier ministre du Canada d’intervenir dans les discussions et de mettre en place des conditions claires pour protéger les montants accordés au Québec.

« Nous étions soulagées qu’enfin le gouvernement fédéral choisisse d’investir dans la petite enfance. Depuis plusieurs mois, nous invitons le ministre de la Famille et le ministre des Finances du Québec à discuter avec nous des solutions concrètes que nous proposons pour sauver notre réseau de la petite enfance. Nous vivons de sérieux problèmes d’attraction et de rétention de personnel, d’épuisement, les intervenantes quittent le réseau par centaines. Il faut que le premier ministre Justin Trudeau intervienne ! Nous n’accepterons pas que le gouvernement du Québec continue à nous faire des offres dérisoires, pendant que ces six milliards de dollars pourraient nous aider à reprendre le retard accumulé et, ainsi, continuer à donner l’exemple et permettre le retour des femmes sur le marché du travail. Est-ce que c’est une surprise ? Non. C’est encore une fois un manque de respect flagrant de la part du premier ministre et de son cabinet pour notre profession essentielle pour le Québec », déplore Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.

Finalement, la FIPEQ-CSQ tient à rappeler que la façon la plus rapide de créer des places et de régler la pénurie dans le réseau de la petite enfance serait de reconnaître le travail des responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) à sa juste valeur. La fédération souligne qu’il faut miser sur les travaux en cours du comité de rémunération des RSE avec le ministère de la Famille afin d’instaurer une augmentation des salaires et des subventions, ainsi qu’une amélioration des conditions d’exercice pour pallier la surcharge de travail importante des intervenantes, stopper l’hémorragie et encourager l’ouverture de nouveaux milieux familiaux régis et subventionnés.

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