Édition du 5 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Bulletin unique en éducation - La FSE (CSQ) dénonce les exigences du Ministère

Après avoir procédé à l’analyse détaillée des changements apportés au régime pédagogique au sujet du bulletin unique, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) dénonce plusieurs exigences imposées par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) qui continueront de faire de l’évaluation une tâche particulièrement lourde et complexe pour le personnel enseignant.

« Malgré ce que le Ministère annonce, il nous apparaît illusoire de laisser entendre que le nouveau bulletin diminuera la complexité et la charge de travail pour les enseignantes et enseignants. La lecture du bulletin sera plus claire pour les parents puisque l’outil, lui, a été allégé, mais pas les exigences d’évaluation qui le sous-tendent », a dénoncé Mme Manon Bernard, présidente de la FSE, appuyée en ce sens par une position unanime du Conseil fédéral.

Ainsi, à titre d’exemple, avec les documents complexes provenant du MELS et découlant de l’entrée en vigueur du bulletin unique, les enseignantes et enseignants craignent de devoir préciser, dès le début de l’année, la part accordée aux connaissances et aux compétences dans la note, ce qui ne se détermine ni à l’avance, ni de la même manière pour chaque matière. De plus, l’appréciation de compétences transversales passera d’une fois à la fin de l’année à une appréciation pour deux compétences transversales deux fois dans l’année.

Un bulletin adapté déguisé ?

La FSE constate que, dans certains milieux, on demande déjà aux enseignantes et enseignants d’évaluer des élèves en difficulté à partir d’un bulletin adapté « Avec le bulletin unique, tout indique que ce ne sera plus le bulletin qui sera adapté, mais l’évaluation qui sera adaptée. Celle-ci se modulerait au niveau d’apprentissage des élèves, répondant ainsi au service de l’intégration des élèves en difficulté. Pourtant, selon la FSE, un élève qui est intégré doit pouvoir suivre le même programme, être soumis aux mêmes évaluations et recevoir le même bulletin que son groupe d’appartenance, tout en tenant compte des attentes inscrites au plan d’intervention. Il y a clairement un problème si ce n’est pas le cas et le Ministère doit clarifier ses exigences à cet effet », a ajouté Mme Bernard.

Une autonomie professionnelle mise à mal

« Il est prévu à la Loi sur l’instruction publique qu’il revient au personnel enseignant de choisir les outils d’évaluation de leurs élèves ; il s’agit là à la fois de leur expertise et de leur autonomie professionnelle. Or, les cadres d’évaluation, tels que présentés cet automne, insistent plutôt sur l’importance de diversifier les outils d’évaluation, partant du principe que les enseignantes et enseignants ne le feraient peut-être pas ! Nous estimons qu’ils proposent une image réductrice du rôle des enseignantes et enseignants qui fait insulte à leur professionnalisme. Nous dénonçons cette approche irrespectueuse, d’autant plus qu’elle contredit le discours public du MELS sur la valorisation du personnel enseignant », a conclu Mme Bernard.

La FSE estime qu’il reste suffisamment de temps pour apporter les correctifs nécessaires d’ici l’entrée en vigueur du bulletin unique, à la prochaine rentrée scolaire.

Profil :

La FSE-CSQ représente plus de 60 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires du Québec à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes.

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