Trop souvent, les cégeps sont considérés comme des institutions d’enseignement de seconde zone par le gouvernement. Cela traduit une méconnaissance de leur mission essentielle et de la richesse de leur contribution.
Tout comme les universités, les cégeps contribuent à l’avancement du savoir en effectuant de la recherche, principalement par l’entremise des centres collégiaux de transfert de technologie. Ceux-ci permettent de développer des solutions innovantes pour les entreprises, mais également de faire progresser la recherche appliquée et de donner l’opportunité aux étudiantes et étudiants de développer leurs connaissances et leurs compétences.
L’expertise et le savoir-faire du personnel professionnel des cégeps rayonnent également au-delà des frontières. À titre d’exemple, le programme Québec-Francophonie en formation technique annoncé récemment permettra d’accroître l’expertise pédagogique des formateurs et l’adoption de pratiques pédagogiques innovantes en Tunisie.
Évidemment, et à l’avant-plan, les différents cégeps effectuent également un travail colossal auprès de la population étudiante du Québec. En plus des apprentissages au programme, les cégépiens et cégépiennes peuvent bénéficier de différents services essentiels à leur parcours, comme l’aide de conseillères et conseillers en orientation, de psychologues, d’aides pédagogiques individuelles, de conseillères et conseillers à la vie étudiante, etc. Les cégeps et leur personnel contribuent sans contredit au succès de leurs étudiantes et étudiants.
Plusieurs de ces précieuses ressources doivent également coordonner le travail de plusieurs personnes, se tenir à jour en matière de technologie avancée et être disponibles en dehors des heures de travail dans différentes circonstances.
Pourtant, en cette Journée du personnel professionnel en enseignement supérieur, force est de constater que le travail des professionnelles et professionnels est loin d’être reconnu à sa juste valeur. À bout de souffle et de ressources, plusieurs choisissent de quitter le navire pour aller travailler dans les universités pour obtenir davantage de reconnaissance de leur expertise. Cette concurrence déloyale entre les deux réseaux d’enseignement supérieur est inacceptable.
Valoriser le personnel professionnel des cégeps, c’est d’abord reconnaître son apport indispensable à la société. C’est aussi donner aux institutions d’enseignement collégial les moyens d’attirer et de retenir le personnel professionnel. C’est également mettre fin à la discrimination salariale systémique qui touche les milieux majoritairement féminins. Finalement, c’est traiter les professionnelles et professionnels sur le même pied que leurs collègues des universités.
Que ce soit dans leur travail auprès des étudiantes et des étudiants, dans la recherche ou dans les différentes fonctions essentielles au bon fonctionnement des cégeps, les professionnelles et professionnels contribuent à construire la société de demain. Il est plus que temps de reconnaître leur apport et leur pleine appartenance à l’enseignement supérieur.
Guillaume Bouvrette
Président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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