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Détention injustifiée de Hamza Babou - « Un jugement politique qui porte une grave atteinte à l'impartialité de la Cour » - Amir Khadir

MONTRÉAL, le 26 avril 2015 - Pour Québec solidaire, refuser la remise en liberté sous caution du militant étudiant Hamza Babou constitue une grave entorse aux droits et libertés. En conférence de presse avec l’expert en droit constitutionnel Julius Grey, le député de Mercier, Amir Khadir, demande que cette décision soit revue, car elle porte gravement atteinte à la confiance du public dans l’impartialité du système judiciaire.

« Ce jeune homme n’a pas de dossier criminel. Il est allé à l’école aux adultes pour espérer décrocher un diplôme universitaire. Pourtant, on lui refuse un droit qu’on ne refuse même pas à l’auteur d’un homicide involontaire. Les juristes consultés nous disent que les accusations déposées contre M. Babou ne justifient guère le recours à la détention préventive. Cela nous inquiète. 

La décision du juge Laberge fait fi de l’innocence présumée de l’accusé. M. Babou semble être jugé d’avance. Dans le contexte politique actuel où le gouvernement lance des appels à la répression expéditive, ceci est d’autant plus intolérable qu’il s’en dégage une grave impression que la justice laisse dicter son jugement par le pouvoir politique et les controverses médiatiques » déplore M. Khadir.

En rendant son jugement, le juge Laberge a tenu des propos qui aggravent cette impression de partialité. Il a notamment déclaré que si « un public bien informé écoute les nouvelles, il se dit que la justice n’arrive à rien » et que « l’opinion publique serait découragée » si M. Babou était remis en liberté.

« Ces déclarations soulèvent la question suivante : est-ce que le jeune homme aura droit à un procès juste et équitable ? » demande le député de Mercier.
Cette décision vient alimenter le climat de vive tension à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et rappelle les violations de droits commises depuis 2012 à l’égard des mouvements sociaux. Des milliers de personnes ont été arrêtées quand le « printemps érable » battait son plein. Une majorité de poursuites ont depuis été abandonnées.

« La confiance du public envers les institutions judiciaires repose sur le principe que la justice est la même pour tout le monde. Or, depuis quelques années, une impression ’de deux poids deux mesures’ se dégage du comportement du système judiciaire à l’endroit des dissidents politiques. Les bandits à cravates qui ont défilé devant la Commission Charbonneau ont droit à toutes les précautions quand au respect de leurs droits, mais face aux militants politiques, la justice se fait expéditive. Ceci ne fait pas honneur à notre démocratie. » conclut M. Khadir.

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