Édition du 23 avril 2024

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Santé

En commission parlementaire sur le projet de loi no 10 - LE CHUS propose une méga structure qui éloigne les services des patients

SHERBROOKE, QC, le 30 oct. 2014 - Les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), syndicat représentant un millier des personnes salariées du Centre de santé et de services sociaux de Sherbrooke (CHUS), ont une vision des conséquences de l’adoption du projet de loi no 10 sur l’organisation du réseau bien différente de celle de leur employeur. « Cette nouvelle réforme aura pour effet de multiplier les contraintes plutôt que de simplifier l’accès aux services, a déclaré Lise Brouillette, responsable politique de l’APTS pour l’Estrie. La direction insiste sur les avantages de cette méga structure régionale en termes d’optimisation financière et d’amélioration de l’échange d’information, mais évacue rapidement ses effets néfastes, notamment sur l’organisation des services.

Comment pourra-t-on tenir compte des besoins spécifiques des régions comme celles du Granit ou du Haut St-François qui diffèrent de ceux de Sherbrooke ? Comment pourra-t-on, par exemple, s’assurer que la mission de première ligne soit maintenue ? Pour économiser, le CHUS propose de fusionner une quinzaine d’établissements qui fonctionnaient de façon autonome et prenaient des décisions en tenant compte des particularités des clientèles desservies. La centralisation des pouvoirs entre les mains d’un seul conseil d’administration amène son lot d’inquiétudes et de questionnements. »

L’APTS voit dans la réforme du ministre Barrette un brassage de structures qui n’a rien pour favoriser vraiment l’intégration et la cohérence au sein du réseau ou pour améliorer les services à la population. Tout au contraire, il déstabilisera les équipes de travail en place et, à cause de la complexité créée par l’envergure des établissements, risque d’augmenter les coûts de gestion.

Ce projet de transformation du réseau, déposé dans la précipitation et sans consultation des premiers intéressés, soit les membres du personnel qui constitue le cœur de ce réseau, arrive à un bien mauvais moment. Dans un contexte de compressions budgétaires, de réduction des effectifs et de renouvellement des conventions collectives, comment le ministre peut-il croire que sa réforme atteindra davantage ses objectifs que celle de son prédécesseur Philippe Couillard ? Car les dirigeants eux-mêmes s’entendent pour dire que les fusions d’établissements et la création des CSSS il y a dix ans n’ont pas généré d’économie substantielle, ont multiplié le nombre de cadres et n’ont pas permis une réelle intégration clinique.

En commission parlementaire aujourd’hui, le CHUS a malgré cela choisi de réclamer un élargissement encore plus grand des fusions proposées par le ministre, plutôt que de dénoncer l’absurdité d’une réforme totalement improvisée. « Il y avait pourtant matière à s’indigner qu’aucune consultation dans notre région n’ait précédé le dépôt du projet de loi no 10, alors que le ministre lui-même a déclaré que notre région était bien desservie et avait déjà fait les trois-quarts du chemin qu’il propose avec sa réforme », rappelle la responsable syndicale.

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