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Étude sur l'évolution du pouvoir d'achat des salariés du gouvernement du Québec - La tendance à l'appauvrissement doit être inversée, juge le SPGQ

QUÉBEC, le 5 août 2016 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce encore une fois l’appauvrissement systématique dont sont victimes les expertes et experts de l’État depuis plusieurs décennies. Voilà que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirme, comme à chaque année, que cette tendance méprisante à l’égard des professionnelles et professionnels perdure malheureusement. Alors que la commission Charbonneau nous a fait réaliser l’importance de les valoriser, l’Étude sur l’évolution du pouvoir d’achat des salariés de l’administration québécoise durant la décennie 2000, publiée par l’ISQ le 3 août, indique tout le contraire.

« Durant la décennie 2000, les professionnelles et professionnels se sont tristement distingués par la baisse du salaire réel la plus forte (- 3 %) pendant la très faible croissance réelle du salaire parmi l’ensemble des catégories d’emplois de l’administration publique québécoise (+ 4,4 %). De 1979 à 2009, la baisse du salaire réel la plus forte pendant 30 ans est notée chez les professionnelles et professionnels (- 12,3 %). L’importance de leur expertise a beau être reconnue par le premier ministre et le rapport de la commission Charbonneau, cela ne se reflète pas dans la façon dont on les traite », constate Richard Perron, président du SPGQ.

Pour ce qui est de la croissance réelle du coût global moyen de la rémunération de 1999-2000 à 2009-2010 par catégorie d’emplois et pour l’ensemble des salariés de l’administration québécoise, elle s’avère positive pour 9 des 11 catégories d’emplois. Par contre, les professionnelles et professionnels ont vu leur coût global réel diminuer pendant la période analysée de - 1,5 %. Cela se traduit par une baisse des salaires, de la rémunération supplémentaire et des primes.

« Les employeurs canadiens envisagent d’accorder une augmentation salariale moyenne de 2,1 % en 2017, selon l’enquête annuelle Tendances en ressources humaines. De son côté, le gouvernement du Québec propose d’accorder des augmentations ridicules à ses expertes et experts, en plus de réduire leur nombre annuel de congés de maladie et de repousser l’âge de la retraite. Cela a été jugé inacceptable par nos représentants, élus par nos membres ! », rappelle M. Perron.

Tandis que le gouvernement a accordé récemment des augmentations salariales importantes aux députés, aux médecins, aux procureurs de la couronne et aux employés d’Hydro-Québec - ce qui est justifié pour attirer et retenir les meilleurs -, le SPGQ déplore toutefois l’absence de reconnaissance envers l’expertise de ses membres.

« Alors que l’ISQ démontre que les professionnelles et professionnels de l’État sont victimes de la perte de pouvoir d’achat la plus importante des salariés de l’État, et ce depuis 30 ans, l’attitude austère et dénuée d’ouverture du Conseil du trésor à nos tables de négociation ne semble pas tenir compte des affirmations du premier ministre Couillard qui dit vouloir valoriser l’expertise et donner le goût aux jeunes de faire carrière au gouvernement du Québec. Il faudra bien un jour que le message se rende », conclut Richard Perron.

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