Édition du 26 mars 2024

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Santé

Hausse de prime du régime public d'assurance médicaments et légalisation honteuse des ristournes aux propriétaires de pharmacies « Le ministre banalise la délinquance des pharmaceutiques et pénalise les patients qui ont besoin de médicaments », Amir Khadir

MONTRÉAL, le 1er juillet 2015 - Pour le député de Québec solidaire et médecin Amir Khadir, la hausse de la prime du régime public d’assurance médicaments annoncée en catimini cette semaine est inacceptable. « On apprend le 29 juin que la prime d’assurance médicaments passera dès le 1er juillet à 640$, une hausse de 4,7 % par rapport à 2014, quatre fois plus élevée que la hausse de l’Indice des prix à la consommation. Comment le ministre peut justifier une telle chose alors qu’il vient d’offrir le bar ouvert dans la pratique honteuse des ristournes aux pharmaciens, qui privent les patient.e.s d’importants rabais sur le prix des médicaments. »

Lors d’une allocution devant l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, le ministre Barrette a ouvert grande la porte à la pratique du système de ristournes entre fabricants, distributeurs, bannières et propriétaires de pharmacies. Cette pratique, illégale en Ontario comme au Québec, a pourtant été maintes fois condamnée depuis des années par tous les ministres qui se sont succédés au Québec, et par l’Ordre de pharmaciens parce qu’elle est contraire à l’éthique professionnel des pharmaciens. « La plupart des pharmaciens que je connais ont un peu honte du système déloyal des ristournes qui prive les patients comme la RAMQ de centaines de millions de dollars de rabais sur le prix des médicaments » précise le député de Mercier, le docteur Amir Khadir.

« La hausse des primes d’assurance médicaments publique par la RAMQ est dans ce contexte tout à fait indécente, d’autant plus que depuis quelques mois, les Québécois.es sont encouragé.es d’utiliser davantage les médicaments génériques, pour permettre des économies à la Régie de l’assurance maladie. Le ministre trahit ainsi le principe qui motivait la collaboration de patients, docteurs et pharmaciens pour l’utilisation judicieuse des génériques », déclare le député.

« Non seulement nous ne pouvons pas faire confiance au gouvernement du Québec pour assurer l’accès des québécois aux médicaments aux meilleurs prix, mais la RAMQ se met de la partie pour saler encore davantage la facture des gens qu’elle assure », continue M. Khadir. Il a été récemment démontré par des experts canadiens que le gouvernement du Québec dépense en trop 1,5 milliards $ par année en raison du prix gonflé des médicaments. « Alors qu’il laisse de l’argent se gaspiller au profit de multinationales, le gouvernement coupe dans tous les services publics sous prétexte d’aller chercher de l’argent partout où il peut. En épargnant les pharmaceutiques et leurs distributeurs, il envoie le message que les profits des corporations et des nantis comptent plus pour lui que les Québécois.es qui n’en peuvent plus de payer toujours plus », conclue le député.

Québec solidaire dénonce depuis plusieurs années les coûts prohibitifs des médicaments et les pratiques malveillantes de l’industrie pharmaceutique. Pour remédier à ces situations qui affectent grandement le portefeuille des Québécois.es, Québec solidaire propose un régime d’assurance médicament universel et la mise sur pied d’un pôle d’achat public de médicaments. « De plus en plus d’acteurs incontournables dans le domaine de la santé, mais aussi dans le domaine de la fiscalité, se prononcent en faveur de solutions de ce type. Le gouvernement devra bouger tôt ou tard, la pression augmente ».

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