Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La CSQ demande aux gouvernements de s'engager à soutenir tous les citoyens durant la crise financière

Montréal, le 5 janvier 2009. – Pour souligner le début de la nouvelle année, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande aux partis politiques, tant à Québec qu’à Ottawa, de s’engager à ne laisser tomber personne au cours des prochains mois qui s’annoncent difficiles à cause de la crise financière. « Nous craignons que l’écart se creuse davantage entre les plus riches et les plus pauvres, et que la liste des exclus s’allonge. Nous pressons nos gouvernements de plus investir pour soutenir l’économie, et de proposer des politiques sociales plus justes et plus solidaires », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.

« La pauvreté, déjà trop présente dans notre société, cogne aux portes. Le portrait est inquiétant, puisque la crise financière frappe plusieurs secteurs de notre économie et risque de semer des problèmes sociaux importants. Nous constatons d’ailleurs quotidiennement les problèmes de santé et d’éducation liés à la pauvreté ainsi que leurs effets sur les gens et leur famille », ajoute le président de la CSQ. C’est donc pour cette raison que la CSQ s’attend à un plan économique vigoureux lors de la session extraordinaire prévue les 13, 14 et 15 janvier. Ce plan doit comprendre des mesures pour soutenir les secteurs en difficulté mais également les personnes victimes de ces difficultés.

Des gouvernements à l’écoute des gens

Le président de la CSQ demande également aux premiers ministres du Canada et du Québec d’être à l’écoute des besoins de la population. Le premier ministre du Québec a déjà annoncé vouloir agir rapidement en proposant un plan économique pour faire face à la crise financière. « Nous souhaitons aussi que le premier ministre Stephen Harper revienne à la raison en présentant un nouvel énoncé économique qui saura être rassembleur. Sinon, nous enjoignons les partis politiques fédéraux à se tenir debout et à maintenir la Coalition pour le bien commun. »

L’éducation, une priorité nationale

Au Québec, un élève sur quatre décroche. À l’éducation des adultes, quatre jeunes sur dix, âgés de moins de 20 ans, ne terminent pas leurs études. À la formation professionnelle, un élève sur trois abandonne avant d’obtenir son diplôme. Au collégial, près d’un étudiant sur quatre abandonne ses études, et ce taux est d’un sur cinq à l’université.

Le taux élevé de décrochage – qui stagne année après année depuis plus de 10 ans à tous les niveaux d’enseignement – conjugué aux besoins futurs de main-d’œuvre et aux multiples enjeux sur le plan du développement régional font de l’éducation l’un des plus importants défis de notre société. « Tout le monde s’entend pour dire qu’il s’agit du pire fléau touchant le milieu de l’éducation, mais tout le monde regarde passer la parade sans réagir. C’est pourtant des milliers de jeunes que l’on sacrifie, donc autant de travailleuses et de travailleurs potentiels. Il est temps de faire de l’éducation une priorité nationale. »

La CSQ entre dans la dernière phase de sa campagne d’éducation qui se déroule sur trois ans, soit de 2006 à 2009. L’an passé, la CSQ a organisé dans la grande majorité des régions du Québec, ses rendez-vous de l’éducation. Ces événements, auxquels ont été associés près de 15 000 membres, ont permis d’élaborer cinq propositions pour améliorer la réussite éducative. La dernière année de cette campagne CSQ servira à faire connaître davantage nos propositions.

La nécessité d’action en faveur du système de santé public

En santé, la CSQ milite pour que le gouvernement mette un frein à la privatisation et au développement d’un système de santé à deux vitesses. Le récent désaveu de Philippe Couillard envers le système de santé public et son héritage, qui révèle son parti pris envers le privé, est venu confirmer nos appréhensions. Pour le président de la CSQ, « M. Couillard a ouvert le marché du lucratif secteur de la santé sans aucune retenue, dans le but d’améliorer son plan de carrière. Nous dénonçons aujourd’hui le fait que son gouvernement ait joué à l’autruche et l’ait laissé faire. »

« Il est clair pour nous que le nouveau gouvernement du Québec et son ministre responsable de la santé doivent s’amender et envoyer un message sans équivoque en faveur du système public. Nous nous attendons à ce qu’ils posent des gestes pour freiner l’envahissement du privé, c’est-à-dire établir un moratoire au développement des cliniques spécialisées privées, maintenir l’interdiction faite aux médecins de pouvoir pratiquer à la fois dans le secteur public et privé et fermer la porte aux assurances privées », ajoute le représentant syndical.

L’année 2009 : début de la période de négociation

En santé, en éducation, dans la fonction publique ou dans divers organismes parapublics, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) dont est membre la CSQ, observe l’ampleur croissante des problèmes d’attraction et de rétention du personnel. Le récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec sur la rémunération comparée révélait un retard salarial de 7,7 % en 2008 du personnel de l’administration québécoise par rapport aux autres salariés, ce qui n’aide en rien à attirer de nouvelles candidatures ou à maintenir l’expertise existante.

« En collaboration avec le SISP, nous mettons l’épaule à la roue pour préparer cette prochaine ronde de négociations qui débutera officiellement le 1er novembre 2009. Nous croyons également à l’importance de renforcer la solidarité et les liens entre les travailleuses et les travailleurs des secteurs public et parapublic, car nous aurons beaucoup de travail à faire face à un employeur qui prône la privatisation et les partenariats publics privés », affirme Réjean Parent.

Notre coup de cœur de l’année 2008 : le respect du droit des femmes

Pour M. Parent, le coup de cœur de l’année est assurément l’obtention du droit à la syndicalisation des responsables de services de garde en milieu familial et des ressources de type intermédiaire. « Ce sont plus de 25 000 femmes qui récupèrent leur droit d’obtenir des conditions de travail décentes, entre autres, des congés de maternité, l’accès aux normes du travail et le droit à la syndicalisation. »

D’autre part, une des priorités importantes de la CSQ au cours des prochains mois sera la première négociation pour améliorer les conditions salariales et de travail de ces travailleuses, qui devrait débuter au cours des prochaines semaines. La CSQ représente déjà près de 6 500 responsables de services de garde pour un total de 95 % des personnes syndiquées.

« Avec leurs 80 000 places, les services de garde en milieu familial font pleinement partie du réseau des services de garde à la petite enfance et contribuent, entre autres, à mieux préparer les enfants à l’école. Il est donc tout à fait normal que les personnes qui y œuvrent obtiennent des conditions de travail qui tiennent compte du rôle fondamental qu’elles effectuent », conclut Réjean Parent.

Profil de la CSQ

La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

Mots-clés : Communiqués

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...